Archive de l’étiquette Désiré

E… École

Il y a, quelque part dans les archives familiales, un document trop grand pour être facilement placé dans un classeur ou un tiroir, et qui s’en trouve souvent oublié au sommet d’une armoire. Pourtant, il s’agit d’un beau souvenir familial, que j’ai décidé d’explorer aujourd’hui : il s’agit du diplôme de primaire de mon arrière-arrière-grand-père, Georges Druenne (1879-1931).

Qui est Georges ?

Georges est né à Maurage, près de La Louvière en Belgique, le 5 octobre 1879. Il est le fils de Désiré Druenne et le petit-fils de Désiré Druenne ; ce prénom – Désiré – se transmet dans la famille pendant plusieurs générations. Lui-même porte « Désiré » comme deuxième prénom et le transmettra plus tard à son fils unique, Désiré Druenne.

Scolarisé à l’école communale de Maurage, Georges en conservera son diplôme final, qui parvint en excellent état jusqu’à nous :

Royaume de Belgique – Ministère de l’intérieur et de l’instruction publique – Province de Hainaut – Concours de l’année 1891 entre les élèves de la division supérieure des écoles primaires du canton scolaire de Mons.

Le jury chargé d’apprécier le travail des élèves des écoles primaires qui se sont présentés au concours du 2 juillet 1891 certifie que le sieur Druenne Georges, né à Maurage le 5 septembre 1879, élève de l’école primaire communale de Maurage a fréquenté avec succès la division supérieure de ladite école et qu’il a satisfait aux prescriptions de l’article 5 du règlement du concours, et qu’il a obtenu 195,2 points sur le maximum de 220 points attribués à un travail parfait dans l’ensemble des branches obligatoires ci-après indiquées : la langue maternelle, les éléments du calcul et du système métrique, l’écriture, la géographie, l’histoire de Belgique, le dessin, l’agriculture […].

Fait à Mons, le 24 septembre 1891. Pour le jury, Le secrétaire […] Le Président […]
Signature du porteur du certificat […].

Bruxelles, le 24 septembre 1891, vu le ministre de l’intérieur et de l’instruction publique.

Quelques jours avant ses douze ans, voilà donc Georges fraîchement diplômé et prêt à continuer les études qui le feront devenir ingénieur des mines. Il est le premier de sa famille à faire des études supérieures, ses ancêtres ayant été de petits exploitants terriens et ouvriers dans le bâtiment. Lorsqu’il se marie, le 18 avril 1903, Georges est cependant encore assez pauvre pour obtenir un certificat d’indigence lui permettant, à lui et son épouse Alice Durant, de voir les frais administratifs de leur mariage pris en charge par la commune.

À l'école de Papa

Georges a donc fréquenté l’école communale de Maurage, qui existe encore de nos jours, en plein centre de ce petit village hennuyer. Il semble que son fils, Désiré, fit de même, puisque ce dernier y rencontra le poète wallon Marcel Hecq, avec qui il se lia d’amitié et dont les lettres sont parvenues jusqu’à nous. Le père de Georges fit-il aussi sa scolarité dans cette petite école ? Et son père avant lui ? Tout ce que l’on sait à ce jour, c’est que Georges était déjà la cinquième génération à savoir écrire : il faut remonter à Jean-Baptiste Druesne (1725-1788), le Druesne qui, de Forest-en-Cambrésis, vint s’installer à Maurage, pour trouver un ancêtre ne sachant écrire.

À l’occasion de ce Challenge AZ, j’ai lancé une petite recherche sur cette petite école. J’ai envoyé quelques mails, auxquels j’espère avoir bientôt d’intéressantes réponses. Affaire à suivre !

L… Lettres

Jusqu’il y a quelques jours, je pensais écrire encore une fois sur la fameuse lettre d’amour d’un de mes ancêtres à sa future épouse. Puis, j’ai réalisé qu’il y a en fait bien d’autres lettres dans les archives familiales, qui méritent tout autant d’attention que celle-là malgré leur moins grande ancienneté. Petit tour de l’archiviste.

LES LETTRES DE MARCEL HECQ

Peut-être les plus wallons d’entre mes lecteurs connaissent-ils Marcel Hecq (1903-1950). Il s’agit d’un poète de la première moitié du vingtième siècle qui fut, sans doute depuis l’école primaire, un ami de mon arrière-grand-père Désiré Druenne. Il a principalement écrit en wallon. Sont restées dans les archives familiales un joli paquet de lettres écrites de sa main entre 1919 et 1921, soit au cours de ses études à l’école normale de Mons. Il y raconte sa vie quotidienne et y demande des nouvelles de son ami Désiré qui, manifestement, ne lui écrivait pas autant qu’attendu. Parfois, Marcel joint à ses lettres l’un ou l’autre poème, de lui ou de son ami Lucien Dufrasne, poète, auteur et musicien du Borinage. Les lettres parlent de famille, d’école, d’histoires, de randonnées en nature et, parfois, d’amour. Le ton est parfois tranquille, parfois colérique, parfois poétique ou encore triste. Une lecture passionnante !

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LA LETTRE EN ANGLAIS

J’ai retrouvé quelque part une lettre datée du 16 mai 1925 et écrite à La Louvière. Rédigée en anglais, la signature en est presque illisible : G. Grimme, ou un nom semblable. Qui était cet homme ? Qui était cette « Dear Mademoiselle » à qui il s’adresse si poliment, s’enquérant de son absence à « la leçon de jeudi » ? Difficile à dire. Il est possible que la lettre ait été adressée à mon arrière-grand-mère, Anna Briquet, à cette époque encore célibataire. Peut-être un prétendant ? Pourquoi en anglais ?

LES LETTRES DE VOEUX

De nombreuses lettres de vœux, dont les auteurs sont variés, se sont accumulées avec les années dans les archives familiales : l’une, écrite à l’occasion du nouvel an 1913, est signée de la main de Denise Somville, dont il me faut encore découvrir l’identité. Une autre, de 1909, est écrite par Ida Conreur, une lointaine cousine. Une troisième vient d’André Wanty, futur directeur de l’entreprise de travaux publics éponyme, mais de 1949 cette fois. Le même avait déjà écrit en 1941 et en 1944 à mon grand-père et ses parents Désiré Druenne et Anna Briquet.

De toutes ces lettres, les plus attendrissantes sont certainement celles écrites le premier jour de l’an 1912 et 1913 par mon arrière-grand-mère Anna Briquet. Voici une retranscription de la version 1912, alors qu’elle était âgée de 7 ans :

Cher Papa, chère Maman,

Recevez en ce jour les meilleurs souhaits que je forme pour votre bonheur.

Cher Papa, sois heureux, toi qui travailles pour moi depuis le matin jusqu’au soir.

Sois heureuse, chère Maman, toi qui ne songes qu’à ta petite fille, toi qui pleures quand elle est triste et qui se réjouis de sa joie.

Je vous promets d’être toujours bien sage et de ne jamais vous faire de peine.

Bonne année et bonne santé et mille baisers.

De votre enfant qui vous chérit,

Anna

Lobbes, le 1er janvier 1912

Je possède encore d’autres lettres, mais j’en garde pour d’autres articles. D’ici-là, bonne lecture avec le Challenge AZ !