Archive de l’étiquette Jacques Druenne

C… Courrier

Aujourd’hui bien désuète, l’habitude qu’avaient les générations qui m’ont précédé d’envoyer une grande quantité de courrier était profondément ancrée dans leur quotidien. En témoignent les tas de lettres diverses qui furent conservées dans ma famille ; si la plupart de celles issues de la famille Druenne ont disparu lors d’un déménagement en 2000, beaucoup de celles de la famille Reul, ou plutôt Duquesne, du nom de la maman de ma grand-mère paternelle, sont parvenues jusqu’à moi. Quelques-unes cependant ont survécu des autres côtés de ma famille, dont voici quelques exemples.

Regroupées pêle-mêle dans une boîte à chaussures, les lettres Duquesne n’ont pas encore fait l’objet d’une analyse approfondie. Si la plupart d’entre elles ne m’apprendront rien sur ma famille ou n’évoqueront rien pour moi, étant donné qu’il s’agit des lettres reçues, et non envoyées par mon arrière-grand-mère, quelques-unes permettront sans doute de lever un coin de voile sur la personnalité de celle-ci, décédée en 1997. Pour le savoir, il me faudra d’abord passer des heures à décortiquer chacune de ces lettres : affaire à suivre.

Peu nombreuses et peu informatrices mais constituant de mignons souvenirs, une série de lettres de voeux du début du XXème siècle ont survécu. Écrites par Désiré Druenne, son épouse Anna Briquet, leur fils Jacques Druenne ou encore certains de leurs cousins, les lire donne une intéressante idée de la relation qu’entretenaient à cette époque les jeunes enfants avec leurs parents.

De nombreux petits mots, écrits à la hâte sur un carton nominatif, ont étrangement échappé à la poubelle pendant plusieurs dizaines d’années : sales, illisibles ou incompréhensibles, parfois résumés à un seul mot, le hasard a voulu qu’ils continuent, aujourd’hui encore, à faire peser une partie du mystère qui entoure nos ancêtres.

Plusieurs lettres, dont j’ai déjà parlé sur ce site, font état des relations pour le moins tendues entre Désiré Druenne et son beau-père Émile Briquet au sujet de la modernisation des Éts. Briquet-Romain. Ne manquant pas de s’insulter l’un l’autre, tous deux s’opposaient sur l’achat de nouvelles machines plutôt que la réparation des machines existantes.

Certaines lettres, par ailleurs, piquent particulièrement ma curiosité : ce sont celles qui parlent de généalogie. De lointains cousins, que parfois je ne connais même pas, ont par le passé écrit à certains de mes ancêtres pour leur poser des questions au sujet de leur famille. Lorsque cela est possible, je m’empresse de contacter ces personnes, dans l’espoir qu’elles soient encore en vie ; bien souvent cependant, mes messages restent sans réponse.

Certains documents, dont j’ai déjà parlé, ne cessent de retenir mon attention ; je me contenterai ici de les mentionner. Parmi eux se trouve bien évidemment la fameuse lettre d’amour de mon ancêtre Désiré Druenne (env. 1870) ou encore les nombreuses lettres envoyées par Marcel Hecq, futur poète wallon, à son ami Désiré Druenne (pas le même qu’au-dessus : un autre !) au cours de leur jeunesse (1915-1921).

Voilà donc un rapide tour des principales « collections » de lettres que le hasard ou la folie conservatrice de certains ont fait parvenir jusqu’à moi. Des tas d’informations restent à y découvrir, par de longues et patientes lectures, relectures et comparaisons : il ne tient qu’à moi de les découvrir !

B… Bonniers

En ce deuxième jour du Challenge AZ 2017, j’ai décidé, pour la lettre B, de m’intéresser à une église, celle de Lobbes-Bonniers, près d’Anderlues, dans la région de Charleroi en Belgique. Ma famille paternelle a vécu à Lobbes pendant près de 60 ans ; pendant ce temps, bien des choses s’y sont passées.

L'église des Bonniers vers 1914

Tout commence vers 1895 : à cette époque, Émile Briquet, âgé de 25 ans, installe derrière l’église des Bonniers la première version des Établissements Briquet-Romain, où seront fabriqués, pendant plus de trois quarts de siècle, toutes sortes d’équipements métalliques pour usines : machines-outils, escaliers métalliques anti-dérapants, etc. Rapidement, le succès de l’atelier permet à l’entreprise de croître : en 1911 déjà, une délégation de celui-ci est présente à l’exposition de Charleroi.

Pendant la première guerre mondiale, Émile Briquet décide de s’exiler à Paris, où il installe une succursale de son atelier. En rentrant, il agrandit celui-ci à plusieurs reprises, la reconstruction faisant fonctionner celui-ci à plein régime. En 1929, sa fille Anna Briquet épouse Désiré Druenne dans l’église des Bonniers toute proche ; leur photo de mariage fut prise sur le côté droit de l’église, à l’emplacement précis que viendra bientôt recouvrir l’atelier.

L’année suivante, en 1930, leur fils unique Jacques sera (selon ses dires, mais cela n’a pas été vérifié) le premier à être baptisé dans l’église après sa première consécration ; plus tard encore, en 1957, le premier fils de Jacques sera quant à lui le premier à être baptisé dans cette même église fraîchement reconsacrée après un incendie qui l’avait ravagée au cours des années 1950.

Mariage de Désiré et Anna, sur le côté de l'église, en 1929

C’était aussi dans cette église qu’en 1956, Jacques avait épousé Mary Reul, rencontrée par l’intermédiaire du frère de cette dernière, avec qui Jacques avait été à l’école. C’est Jacques qui hérita de la gestion de l’entreprise à la suite de son grand-père Émile et de son père Désiré, décédé en 1950.

En cette même année 1956, enfin, Anna Briquet, fille d’Émile et épouse de Désiré, se porta volontaire pour devenir marraine de la nouvelle cloche de l’église des Bonniers, la précédente ayant été enlevée par les Allemands en 1943. Si l’entreprise ferma définitivement ses portes vers 1976, le bâtiment à côté de l’église resta longtemps en place, même si un incendie le ravagea quelques années plus tard. Il fut ensuite démoli.

L’église des Bonniers contempla ainsi, en un temps relativement restreint, une des périodes les plus passionnantes de l’histoire de cette famille : celle où les Druenne et leurs familles alliées parvinrent à élever leur condition au moyen d’une petite entreprise régionale.

Un ancêtre peintre ?

Il y a quelques semaines, j’ai eu la surprise d’être contacté via ce site par un homme qui me disait avoir en sa possession une aquarelle au dos de laquelle il est écrit « Druenne – Lobbes ». Intrigué, je l’ai contacté à mon tour pour en savoir plus au sujet de cette peinture. Des photos détaillées m’ont permis de découvrir que si l’écriture au dos est de la main de mon grand-père, l’objet lui-même devait, lui, être un souvenir de mon arrière-grand-père Désiré Druenne datant de l’époque de ses études à l’Institut Warocqué de Mons. J’en ai donc conclu qu’il s’agissait probablement d’une peinture de sa main. Sans pouvoir en découvrir plus, j’ai archivé les mails échangés et les photos reçues dans mes archives personnelles.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, tout-à-l’heure, en triant mes tas de fichiers généalogiques, j’ai retrouvé un brouillon de lettre de mon arrière-grand-père dans lequel il mentionne l’oeuvre ! Cette lettre, écrite à l’institut Warocqué le 30 novembre 1949 à l’occasion des cinquante ans de celui-ci, décrit cette peinture comme une « affiche publicitaire pour le « lancement » du Mercure Déchaîné déposée dans certains cafés et fritures de la ville. [Cette affiche] a été créée vers 26-27 par un Ancien, Marc Vanderborght. [L’affiche] nécessite quelques explications. […] Noire sur fond blanc, [elle] a été inspirée à notre camarade Vanderborght lors d’un de ses voyages en Amérique. Elle symbolise notre Mercure* sur le pont de Brooklyn à la conquête de New York et même de l’Amérique toute entière. Ces affiches sont pour moi des souvenirs non seulement de mon passage à l’Institut, mais aussi de mon camarade Vanderborght, je les confie à votre garde ».

Ainsi, une fois cédée à l’Institut, l’aquarelle aurait circulé de main en main jusqu’au jour où ce monsieur l’acheta dans une brocante à Bruxelles, il y a une vingtaine d’années de cela.

Une jolie découverte, à ajouter à l’histoire familiale !

*Mercure, le messager des dieux grecs, équipé d’un casque et de chaussures ailés, est le symbole de l’Institut Warocqué de Mons (actuellement uMons).

O… Origines

Quand j’étais petit, peu de recherches généalogiques sur la famille Druenne (du moins, en ce qui concerne la branche belge) avaient alors été menées. J’ai donc eu la joie de lever moi-même le voile sur les origines de la famille. Une sacrée aventure…

Ce qu’on savait, ce qu’on croyait

Le seul à avoir réalisé quelques recherches était mon grand-père, qui, longtemps avant moi, était parvenu, je ne sais comment, à la conclusion que la famille était originaire de Bretagne. Je pense qu’il se basait pour cela sur le fait qu’il avait sans doute entendu parler de quelques Druenne établis là-bas. Il avait tort : en réalité, les Druenne de Maurage descendent des Druesne de Forest-en-Cambrésis.

L’autre mythe familial était que le nom Druenne venait de la contraction de « de Ruesnes », faisant ainsi de nous, selon une plaisante croyance, des descendants de « nobles ». Bien évidemment, si l’étymologie était correcte, il s’avère que ce nom ne désigne nul autre que celui qui vient de Ruesnes, comme j’en parle ici.

Comment je m’y suis pris

Mes recherches généalogiques peuvent se résumer en deux phases méthodologiques.

  1. La première, bien incertaine et peu méthodique, était celle de la découverte. Ne connaissant pas le fonctionnement de la plupart des outils de généalogie, je faisais mes recherches sur Généanet, sans rencontrer beaucoup de succès car la branche des Druenne de Belgique dont je fais partie n’était, à l’époque, pas encore très étudiée sur Internet. Pendant des années, j’ai donc tourné en rond, collectionnant ici et là des informations, arbres partiels et documents d’archives. Je me contentais de collectionner des noms, sans connaître de détails sur la vie de ces personnes.
  2. La deuxième phase de mes recherches peut être qualifiée de phase de l’efficacité. Le jour où j’ai enfin découvert qu’il était possible de consulter les actes en ligne, et surtout le jour où j’ai compris comment les utiliser a révolutionné par pratique de la généalogie ! En quelques semaines, voire quelques jours, j’ai découvert une bonne série de générations d’ancêtres. Je suis alors arrivé à Jean-Baptiste Druesne, sur qui je suis resté bloqué de nombreux mois : marié à Maurage, il était renseigné comme né à « Forêt ». Or, ce nom est porté par beaucoup de villages… Il m’a fallu l’aide d’un groupe de généalogistes bénévoles pour trouver la commune de Forest-en-Cambrésis, à une cinquantaine de kilomètres de Maurage et près de la commune de Ruesnes. J’ai alors trouvé quelques générations supplémentaires, jusque François Simon Druesne. J’y ai aussi fait une merveilleuse découverte : la ferme de la Couronne (voir ici) ayant appartenu à ce dernier.

Et maintenant ?

À présent, je me sers de tous les outils que je peux trouver pour étoffer mon arbre. Mon objectif est, en quelque sorte, de rassembler en un arbre, ou quelques arbres, l’ensemble des Druesne, Druesnes, Druenne, Druennes, etc. que je peux trouver. Régulièrement, je contacte des contemporains de la famille, en espérant retracer leurs ancêtres et nous trouver un lien de parenté…

À ce jour, j’ai étudié entre 5 et 10 branches de Druesne, établis dans une série de villages voisins de Ruesnes. Toutes perdent leurs traces au XVIIème siècle, ce qui ne les empêche pas d’être parfois liées par des mariages plus tardifs. J’ai pour projet de réaliser sur ce site une page récapitulative des différentes grandes branches connues : patience, c’est du boulot !