Archives de l’auteur Généalogie Druesne

Généalogie & Candy Crush

« Tu fais de la généalogie ? Mais t’as quel âge ? » Impossible de savoir combien de fois cette question m’a été posée au cours des dernières années. Oui, je fais de la généalogie, j’ai 20 ans et non, ce n’est pas [uniquement] un truc de vieux ! En fait, la généalogie, c’est plutôt addictif qu’autre chose… Un peu comme Candy Crush. Petite comparaison.

La généalogie, traditionnellement, c’est plutôt un truc de vieux. Aussi loin que je me souvienne, j’entends encore la tante Marie-Jo et ses « il se fait que… Claude Ghiselin… Jessé de Forest… Fondateur de New York ! ». Autant vous dire : rien là-dedans de très intrigant. Pourtant, quelques années plus tard, c’est moi qui suis dans la généalogie jusqu’au cou. Sauf que moi, je me sers d’un outil qui dépasse complètement l’entendement de tante Marie-Jo : Internet. Vous savez, ce truc, là, qui fait marcher Facebook ?

Niveaux

Mais venons-en au fait. Candy Crush, donc. Le premier point commun entre les deux, c’est le fonctionnement par niveau. Comme dans Candy Crush ! Une fois que vous avez découvert les parents de Jean, vous vous mettez immédiatement à la recherche de ses grands-parents. Qui étaient-ils ? Que faisaient-ils ? Où étaient-ils ? En plus, si vous êtes bloqué à un niveau, vous pouvez toujours essayer d’un autre côté ! Sauf que contrairement à Candy Crush, le nombre de niveaux double à chaque génération… Autant dire que vous n’êtes pas prêts d’avoir terminé.

Mais ce n’est pas tout : les sources d’infos sont parfois perdues, pourries, trouées, incorrectes ou encore tout simplement inexistantes. Parfois le curé de la paroisse qui écrivait les actes de naissance, mariage ou décès semblait faire de son mieux pour écrire de manière complètement illisible, et parfois il faisait un exercice de calligraphie unique en son genre. Difficile de savoir à quoi s’attendre au niveau suivant – comme dans Candy Crush.

Compétition

Qui dit niveaux dit avancement, et qui dit avancement dit… Compétition. Eh oui : un peu comme dans Candy Crush, une forme de compétition muette – ou pas – se dessine entre les « adeptes » de la généalogie. Si l’un est fier d’avoir découvert tous ses ancêtres sur 10 générations, l’autre sera tout heureux d’annoncer sa découverte d’un coffre de photos de famille.

Achat d’aides

Il y a bien un moment où on se retrouve complètement bloqué, incapable de réussir à passer un niveau plus récalcitrant que les autres. Eh bien dans ce cas, il est toujours possible d’acheter telle ou telle archive qui n’est pas disponible gratuitement ! Même si la plupart du temps, il y a moyen de trouver gratuitement l’archive en question ailleurs…

Frustration

Malheureusement – ou heureusement, c’est selon – personne n’arrive jamais à un stade – de Candy Crush ou de généalogie, comme vous préférez – où l’on est satisfait de son avancement et où l’on n’a pas envie d’aller plus loin. La généalogie, comme Candy Crush, est un « jeu » extrêmement addictif ! Difficile de s’en détacher quand on y est bien lancé…

La plus grande et la plus écrasante des ressemblances entre généalogie et Candy Crush, finalement, c’est peut-être bien le fait que c’est en période de blocus que l’on en fait le plus. Impossible de se mettre des limites lorsqu’il s’agit de quitter les archives de l’État pour se mettre au travail ! La généalogie est un passe-temps qui, non content de nous enseigner beaucoup sur notre passé et sur nos origines, est promis à un bel avenir.

Écrit pour The Esponomist, journal des étudiants de la faculté ESPO de l’UCL – Adapté et inspiré de La généalogie, c’est Candy Crush, et l’incarnation du Web à la fois, par Titiou Lecocq sur Slate.fr

Le mois de la femme

En ce mois de la journée de la femme, la généalogiste de la Gazette des Ancêtres propose aux généablogueurs de travailler sur la thématique des femmes dans notre généalogie. J’ai donc choisi les deux femmes [ou plutôt trois, après réflexion] qui, parmi mes ancêtres, m’ont le plus intrigué : Marie Jacquy et Hubine Le Clercq [et tante Marie-Jo].

Une photo mystérieuse

Longtemps, Marie Jacquy a été pour moi une parfaite inconnue. Ce n’est qu’en triant une vieille boîte de photos – j’ai encore des milliers de photos à trier et à numériser ! – que je suis tombé sur une photo de type portait, celles où seul le buste d’une personne est photographié, et imprimé au milieu d’un espace blanc ou ocre. Au verso, de la main de ma grand-tante, une inscription : « Reul – Grand-mère de papa ». Immédiatement, je prends mon ordinateur pour aller voir le nom de cette fameuse grand-mère du papa de ma grand-tante : son nom m’était inconnu ! À cette époque, la famille de ma grand-tante, donc celle de ma grand-mère paternelle, était encore bien peu connue. Je connaissais donc le nom de son fils, mon arrière-grand-père, mais rien ne m’informait sur son nom.

C’est donc motivé par cette photo, par ce visage digne et sérieux, presque austère, que je me suis mis à la recherche d’un couple qui m’était totalement inconnu. Pas facile : je ne parvenais pas à retrouver l’acte de naissance de mon arrière-grand-père, qui n’était pas encore en ligne sur FamilySearch ou les archives de l’État belge. Je ne serais probablement jamais parvenu à trouver si je n’avais pu bénéficier de la précieuse aide d’un groupe de généalogistes dont je fais partie et qui a retrouvé pour moi l’acte de naissance que je recherchais : super, je connaissais enfin le nom de cette mystérieuse ancêtre, Marie Jacquy !

Une femme au joli prénom [peut-être] émigrée

La seconde femme dont je voudrais parler ici porte le joli prénom de Hubine. Elle a vécu d’environ 1508 à 1558 et, si elle est pour moi tellement intrigante, c’est pour une double raison : d’une part, de Couvin en Belgique, elle semble avoir émigré au Royaume-Uni – à Preston, plus exactement. Pourtant, ses enfants, au prénom typiquement anglais, seraient nés en Belgique ! D’autre part, une grande discussion quant à la véracité et aux modalités de cette émigration m’oppose à ma grand-tante (du côté de ma mère, cette fois !), qui étudie la généalogie familiale du côté de ma mère – de manière plus « traditionnelle » toutefois – depuis près de soixante ans.

Une grand-tante méfiante

Elle pourrait bien être, cette grand-tante « Marie-Jo », la troisième femme de cet article. Très méfiante au sujet des « rapaces » et des « carabistouilles » qui semblent, à ses dires, être légion sur internet, elle fait partie, à plus de 80 ans, des rares généalogistes « tout-papier » et sans ordinateur qui existent encore (si, si !). Elle reste néanmoins complètement scotchée par mes découvertes lorsque j’arrive chez elle avec un gros livre issu de Gallica qui raconte l’histoire du village d’où est issue ma famille !

Marie, Hubine, Marie-Jo : trois femmes de ma famille, de mon arbre, que je ne suis pas prêt d’oublier. En ce mois de la journée de la femme, pensons non seulement à elles, mais à toutes les femmes de nos arbres généalogiques, souvent mises de côté mais sans lesquelles aucun d’entre nous ne serait là !

À la conquête de la G9

Aujourd’hui, je m’efforce de continuer à compléter ma liste de SOSA pour compléter la neuvième génération de mes ancêtres. J’en ai trouvé quelques-uns que je ne connaissais pas encore ; il me manque encore, à ce stade, une bonne série d’ancêtres à trouver pour compléter ce défi !

Les SOSA 504 et 505 sont les parents de Lambert Devaux, mon SOSA 252. Pour les découvrir, je cherche des infos sur la naissance, le mariage ou le décès de Lambert. Je recherche donc les actes correspondants. Pas de chance, le nom de ses parents ne sont pas indiqués sur son acte de mariage daté du 25 septembre 1792, pas plus que son âge ou sa date de naissance. Il me faut donc trouver son acte de naissance et/ou de décès. Étant donné qu’il s’est marié en 1792 et qu’il était déjà mort en 1846 (c’est écrit dans l’acte de naissance de son fils Jean, qui est mort cette année-là). Lambert est donc mort entre 1792 et 1846, très probablement à Dion-le-Val, village où était établie sa famille. Un petit coup d’œil au site Netradyle de GénéDinant me permet de trouver l’année du décès de Lambert : 1825. Je n’ai pas plus de détails car je ne suis pas membre du site. Qu’à cela ne tienne : c’est plus qu’il n’en faut pour trouver l’acte du décès de Lambert !

Je me rends alors dans la base de données du site des archives de l’État belge. Après identification, je me rends dans les archives de la province du Brabant wallon, puis dans les actes de la commune de Dion-le-Val. Le menu déroulant me permet d’accéder à l’index des décès dans cette commune pour l’année 1825. Je clique alors sur l’onglet « archives numérisées » et je clique sur une des images. J’obtiens alors une visionneuse d’actes. L’index qui m’est présenté m’informe que l’acte que je recherche porte le numéro 2 du registre où il se trouve.

Je retourne alors dans le menu déroulant dont j’ai parlé plus haut et je sélectionne le registre (et non plus l’index) des décès de l’année 1825. Trouvé ! Lambert est décédé le 29 mai 1825 à Dion-le-Val. La suite de l’acte m’informe que Lambert avait 70 ans et était journalier – ce qui signifie qu’il était un ouvrier agricole employé à la journée par des propriétaires terriens. Et là, merveille : ses parents sont indiqués ! Il s’agit de Louis Devaux et de Marie Barbe de Glasse – ou un nom semblable. Je connais donc à présent mes SOSA 504 et 505 !

Je recherche à présent mes SOSA 272 et 273, parents de Joseph Durant. J’ai noté que son propre fils est né à Péronnes-lez-Binche le 25 février 1824. Dans l’acte de cette naissance, il est indiqué que Joseph Durant a 44 ans et que son épouse, Victoire Deltenre, a 42 ans ; lui est donc né vers 1780 et elle vers 1782. Pas de chance, je ne trouve aucun relevé des actes de Péronnes pour cette période, et ces actes ne sont même pas numérisés sur le site des archives de l’état ou sur FamilySearch. Mon seul espoir pour connaître ne fût-ce que le nom des parents de Joseph est de retrouver son acte de mariage avec Victoire Deltenre. Là encore, pas de chance : j’ai beau chercher, je ne trouve pas ce mariage. Je suis donc contraint, du moins pour le moment, de laisser ce couple de côté…

Concernant les SOSA 274 et 275, même problème que les deux précédents : étant donné que ce sont les parents de Victoire Deltenre, dont j’ai parlé plus haut, son acte de naissance contenant le nom de ses parents ne sera pas en ligne.

À la recherche du SOSA1000

La numérotation SOSA, vous connaissez ? C’est un système de numérotation des ancêtres directs de la personne dont on étudie la généalogie (appelée « de cujus »). Cette personne porte le numéro 1, son père le double (2) et sa mère le double augmenté de 1 (3). La même règle s’applique pour chaque individu : le père de l’ancêtre 13 portera ainsi le numéro 26 et sa mère le numéro 27. On obtient ainsi une liste continue d’ancêtres. Sur l’idée de Sophie Boudarel, je suis parti à la recherche de mon SOSA1000…

Première chose : qui est mon SOSA1000 vis-à-vis de moi ? 1000 est un nombre pair : il s’agit donc d’un homme – le père du SOSA500, lui-même père du SOSA250, lui-même père du SOSA125. Ce dernier, ou plutôt cette dernière puisqu’il s’agit d’une femme, est la mère du numéro 62, qui est père du numéro 31, lui-même mère du numéro 15 qui est la mère du numéro 7, mère du numéro 3, ce numéro étant celui de ma mère.

Deuxième chose : est-ce que je connais déjà cet ancêtre ? Qui est-il ? Remontons le temps jusqu’à lui…

  • Ma grand-mère maternelle, Cécile Delwiche (SOSA7), est la fille de Blandine Jacob (SOSA15). Cécile est née en 1934.
  • Blandine Jacob est la fille de Maria Devlesaver (SOSA31). Blandine est née en 1899 et est décédée en 1984.
  • Maria Devlesaver est la fille de Jean-Baptiste Devlesaver (SOSA62). Maria a vécu de 1865 à 1938.
  • Jean-Baptiste Devlesaver est le fils de Philippine Martin (SOSA125). Jean-Baptiste est né en 1832 et décédé en 1910.
  • Philippine Martin est la fille de Pierre Joseph Martin (SOSA250). Philippine a vu le jour en 1802 et s’est éteinte en 1879.
  • Pierre Joseph Martin est le fils de Pierre Joseph Martin (SOSA500). Pierre Joseph est né en 1766 et est décédé en 1826.
  • Pierre Joseph Martin est le fils de Philippe Martin (SOSA1000). Il a vécu de 1741 à 1802.

Au cours de toutes ces générations, la famille s’est établie dans différents villages que j’ai replacés sur une carte, à la manière du geomapping que j’ai testé ici. Voici ce que ça donne :

Les flèches rouges indiquent donc les déplacements familiaux alors que les flèches noires indiquent à quelle épingle correspond chaque cadre. Vous voyez que pendant plusieurs siècles, ce côté de ma famille a vécu exclusivement dans le Brabant Wallon ; ce n’est pas le cas des autres côtés de ma famille, essentiellement originaires du Cambrésis, de la Botte du Hainaut et de la région de Herve.

Voilà. Je n’ai pas dû, comme d’autres, faire d’intenses recherches dans le but de trouver mon SOSA1000 : je le connaissais déjà. Il ne reste plus qu’à étudier chacun plus en profondeur, afin d’en savoir plus à son sujet et de reconstruire l’histoire de cette branche de la famille !

Le doc du mois

Suivant le conseil de Sophie Boudarel, je me lance pour la première fois dans un généathème. Il s’agit, en ce mois de février, de raconter l’histoire d’un document familial. Le document en question est tout choisi : il s’agit de la lettre d’amour de mon arrière-arrière-arrière-grand-père à sa future épouse.

Désiré Druenne est né le 5 juillet 1848 à Maurage, dans le Hainaut. Fils de Désiré Druenne et Virginie Alexandrine Parée, il est l’aîné d’une famille de 5 enfants. Lors de sa naissance furent témoins Désiré Desenfans, officier d’état civil, Désiré Druenne, son père, Philippe Dehon et énfin Félix Quertinmont. Désiré devient maçon.

Le 5 mai 1868, lors de la levée de 1868 à Maurage, il est engagé dans l’armée. Le même jour, il arrive à Anvers et est intégré au 6ème régiment de ligne, 2ème bataillon, 5ème compagnie, dans le fort 7, un des forts qui entouraient alors la ville. Aujourd’hui, le fort 7 a disparu ; le fort en lui-même a été démoli, et à sa place se trouve une réserve naturelle. Depuis le ciel cependant, on reconnaît encore nettement la forme caractéristique de l’ancien fort. Dans son carnet militaire, daté de cette époque, il est décrit comme haut de 1,61 mètre, vacciné en 1864, le visage long, le front haut, les yeux gris, le nez ordinaire, la bouche moyenne, le menton rond, et les cheveux et sourcils châtains. Dans ce même carnet, nous conservons précieusement le relevé de ses comptes et achats de matériel militaire entre le 7 mai 1868 et juillet 1873. Le 21 novembre 1868, six mois et demi après son arrivée, il devient caporal, et le 15 mai 1870, il est promu sergent. En 1870, il combat lors de la guerre en Belgique.

C’est au cours de son service militaire à Anvers que Désiré écrit un jour une lettre d’amour à celle dont son cœur s’était épris : Florence Carlier, surnommée Hortense.

Mademoiselle,

Vous direz peut-être que je prends beaucoup de liberté de vous adresser cette lettre, n’étant pas sûr qu’elle sera acceptée.

Vous savez Hortense que depuis longtemps mon cœur palpite en pensant à votre personne, malgré les disgrâces que je me suis accumulé à cause de vous.

Combien de fois le jour et la nuit je me suis dit : « Oh, si j’avais le bonheur d’être aimé d’une personne qui me paraît si aimable, telle que vous, il me semble que mon cœur serait soulagé d’une manière inexprimable.

Une chose que je voudrais c’est de me dire à la première occasion si vous avez un peu d’amour pour moi, oui ou non, il ne vous en faut pas beaucoup, si vous en aviez seulement la dixième partie de ma part j’en serais heureux.

Quand bien même ce serait non, mon amour resterait toujours attaché au même cœur que depuis longtemps aspire l’ardent.

Vous direz peut-être qu’il y a des garçons fous d’écrire à une fille étant sûr de ne pas avoir réponse.

Si toutefois cette lettre ne vous convenait pas, veuillez la brûler et me le faire savoir soit lors de mon retour soit dans huit ou quinze jours au plus tard.

Veuillez agréer mes sincères amitiés.

Druenne Désiré sous-officier au 6ème régiment de Ligne, au fort 7 à Anvers

L’écriture est gracieuse, le papier usé ; on peut croire que cette lettre charma le cœur de la belle, puisque le 1er mai 1878, âgé de 29 ans, Désiré épouse à Maurage cette demoiselle, âgée de 23 ans. Désiré et Hortense ont un fils, appelé Georges (1879-1931).

Le 23 mars 1898, à neuf heures du matin, Joseph Sclifet, 43 ans, garde champêtre et Joachim Cornil, 70 ans, tous deux voisins de Désiré, annoncent à l’officier de l’état civil de Maurage que celui-ci y est décédé la veille, le 22 mars 1898, vers 17h30, dans la section des Braicheux. Il était âgé de 49 ans. Son père, Louis, est à cette époque encore vivant, mais sa mère est déjà décédée. Son épouse, quant à elle, décède le 13 décembre 1930 à Maurage, âgée de 76 ans. On peut l’apercevoir seule sur la photo du mariage de son petit-fils Désiré Druenne (1904-1950), le 13 avril 1929.

Petits sauts et grands bonds

Suite à la lecture d’un article très intéressant sur le sujet, je me suis efforcé de faire du geomapping en retraçant sur une carte les chemins suivis par mes ancêtres au cours des siècles. C’est ainsi que, remontant ma branche patronymique, j’ai mis au point cette carte.

Comme on peut le lire ici, la branche de Druesne dont je fais partie est originaire de Forest-en-Cambrésis, un tout petit village du Nord de la France. Forest est très proche de Ruesnes, dont est originaire mon nom de famille. Je ne sais pas à quelle époque mes lointains ancêtres ont parcouru les quelques kilomètres qui séparent Ruesnes et Forest ; il semble cependant que cette époque soit très lointaine, car un certain Nicaise de Ruesnes est déjà mentionné à Forest en 1387.

À Forest, la famille est relativement riche ; assez, en tout cas, pour que mon ancêtre François Simon Druesne offre le 9 septembre 1692 à son fils Simon une propriété de grande taille, qui avait l’habitude de recevoir les souverains de passage dans la région, et qui existe toujours aujourd’hui ; il s’agit de la ferme de la Couronne (j’en parle ici). Pierre Druesne, le premier fils de Simon, quant à lui, hérite vraisemblablement d’une terre appelée La Lumerette (j’en parle aussi ici), qu’il revendra le 6 mai 1710, complètement ruiné.

Le petit-fils de Pierre, Jean-Baptiste (1725-1788), émigre vers 1747 à Maurage, à cinquante kilomètres de Forest, lors de son mariage avec Antoinette Bail. Tous deux sont à l’origine d’une grande branche de Druesne, qui adopte rapidement l’orthographe « Druenne » et qui occupa la région de Maurage pendant presque deux siècles. Le 13 avril 1929, cependant, Désiré Druenne (1904-1950) épouse à Lobbes Anna Briquet (1905-1971). C’est alors qu’il s’installe dans ce village près de Thuin, à proximité de l’église des Bonniers. Vers 1930, après la naissance de son fils Jacques, il déménage un peu plus loin, sur la route des Waibes, alors appelée route de Thuin, où il meurt le 23 septembre 1950. Jacques vivra dans cette maison pendant toute sa vie, et c’est en 2000 que Mary Reul, veuve de Jacques, revend la maison pour s’installer à Biercée, à quelques kilomètres de Lobbes.