Jean-Baptiste Deruesne

Jean-Bapt. Deruesne (archives de l’Etat à Mons)

Jean-Baptiste Deruesne (1751-1838) fut le premier curé-doyen de la collégiale Sainte-Waudru de Mons (Belgique) après la Révolution française. Curé de première classe, supérieur des Sœurs Noires de Mons, confesseur des Ursulines, Chevalier de l’Ordre de Léopold, Jean-Baptiste multiplia les accomplissements et les honneurs en tous genres.

Jeunesse

Né à Valenciennes le 1er septembre 1751[1], Jean-Baptiste Deruesne était le fils de Jacques Albert Deruesne et Marie Anne Humbertine D’Haussy, marchands orfèvres[2]. Il fut baptisé le lendemain à l’église Saint-Géry de la même ville par son parrain et grand-oncle Jean-Baptiste, curé de Fresnes-sur-Escaut[3], qui lui transmit son nom selon la tradition.

Le deux 7bre 1751 fut baptisé Jean Baptiste, né hier à midi, fils légitime du Sr Jacques Albert Deruesne natif du Quesnois, et de Marie Anne Humbertine d'Haussy native de Saleiche. Marchands orfèvres Rue de St Géry Parrain et baptisant par délégation Mr Jean Baptiste Deruesne curé de Frasne lez Condé, grand oncle du baptisé, Marraine dlle Marie Margueritte Dardenne, Mère grande du baptisé, du dit Quesnois[4].
Registre des baptêmes de Valenciennes
Archives du Nord

Monseigneur Roset de Fleury, qui ordonna Jean-Baptiste Deruesne (Wikimedia Commons)

Après des études chez les Jésuites à Valenciennes[5], le jeune Jean-Baptiste termina en 1775[6] une licence de théologie[7] à Douai, où il se distingua par son succès[8]. Il fut ordonné prêtre à Cambrai par Mgr Roset de Fleury le 23 septembre 1775[9]. La même année, il fut envoyé comme desservant et coadjuteur à la cure d’Hergnies (Nord), où il resta vraisemblablement assez peu de temps[10]. En 1776, le jeune prêtre fut rappelé à Cambrai pour y être vicaire de l’église Saint-Martin et aumônier des prisons. Il servit aussi temporairement comme desservant au Cateau-Cambrésis et à Jenlin[11]. Le 5 juin 1783, il fut nommé curé de Sémeries[12], où il resta jusqu’au 23 mai 1787[13] ; ce même jour, il fut renvoyé à Hergnies (Nord), dont il fut le curé jusqu’au 24 février 1790[14]. Ce même mois, ayant reçu de la part du Chapitre de Condé la charge de curé-doyen de Condé-sur-Escaut[15], il en prit les fonctions dès le 10 mars suivant[16].

Tensions révolutionnaires et fuite en Allemagne

Jean-Baptiste Deruesne était encore curé de Condé lorsque la Révolution éclata[17]. Dans la première moitié de l’année 1791, Jean-Baptiste ayant refusé de prêter serment de fidélité à la nouvelle Constitution, un curé constitutionnel fut installé à Condé, dans ce qui était désormais le « diocèse du Nord ». Jean-Baptiste, plutôt que de fuir hors de France ou de se retirer dans sa famille comme de nombreux prêtres de l’époque, prit la décision de rester dans son village. Rien ne l’en évinçait : la loi permettait encore aux prêtres réfractaires qu’elle avait destitués de célébrer la messe dans les églises paroissiales, et il n’était pas question pour Jean-Baptiste d’abandonner à leur sort ses ouailles[18].

Des tensions émergèrent rapidement entre Jean-Baptiste Deruesne, curé insermenté, et Alexis-Joseph Collet, curé constitutionnel. Deruesne étant fort populaire parmi ses paroissiens, Collet était en conséquence perçu publiquement comme un véritable intrus à éviter. Ayant eu des démêlés avec Claude Primat[19], l’évêque constitutionnel du département du Nord, Collet fut bientôt remplacé par Alexis Souplet[20], un ancien bernardin ardennais[21].

La semaine religieuse du diocèse de Cambrai consacra en 1939 à Jean-Baptiste un intéressant article intitulé Le châtiment d’un curé insermenté, Jean-Baptiste Deruesne. En voici l’essentielle part[22].

Lorsque, au printemps de 1791, en avril, mai ou juin, suivant les régions, des curés constitutionnels eurent été installés un peu partout dans le nouveau « diocèse du Nord », là où les curés en fonction avaient refusé sans ambages de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile, il ne faudrait pas croire que tous les curés insermentés s’empressèrent d’abandonner la paroisse auparavant confiée à leurs soins. Certains le firent, il est vrai, quelques-uns pour se retirer chez eux, d’autres, en plus grand nombre, pour quitter la France, presque aussi bien, en quittant celle-ci pour une période qu’ils estimaient à tort devoir être très courte, ils n’abandonnaient pas nécessairement le diocèse de Cambrai ; mais il en est qui demeurèrent dans la paroisse qu’ils desservaient avant le vote de la Constitution civile. Rien d’une part ne les obligeait à s’en aller, car aux prêtres réfractaires qu’elle avait destitués, la loi permettait encore de célébrer la messe dans les églises paroissiales ; et d’autre part la sollicitude qu’ils avaient pour leurs ouailles semblait conseiller aux curés insermentés de ne pas les abandonner. Mais la présence simultanée du curé insermenté et du curé constitutionnel dans la même localité risquait la plupart du temps de créer incidents et divisions, surtout si le curé insermenté était populaire, continuait à avoir des relations avec ses anciens paroissiens et leur présentait le curé constitutionnel comme un intrus avec lequel il fallait éviter tout contact. C’est ce qui se produisit à Condé, où le curé insermenté Jean-Baptiste Deruesne continua à vivre dans sa paroisse et à s’occuper activement des fidèles, non seulement après la nomination d’Alexis-Joseph Collet, auquel Primat[23] refusa l’institution canonique, mais après celle de l’ex-bernardin Souplet[24].

Les incidents qui se produisirent à Condé sont connus. Le regretté chanoine Peter et Dom Poulet leur ont consacré quelques lignes dans leur Histoire religieuse du département du Nord pendant la Révolution (op. cit., T1, p. 223) et ont signalé là en note les liasses d’archives auxquelles il faut se reporter pour trouver le détail des faits[25]. Mais, au cours de l’été de 1938, M. le chanoine Lancelin nous ayant aimablement donné copie d’un document, auquel il ne semble jamais avoir été fait allusion jusqu’ici, et qui indique la manière dont les incidents de Condé prirent fin, ou mieux, la peine assez curieuse qui fut infligée au curé Deruesne, coupable d’avoir continué à exercer le ministère ecclésiastique à Condé après sa destitution, il nous a paru intéressant de relater ici avec quelque détail ces incidents pour donner ensuite, en matière de conclusion, copie du document communiqué par M. Lancelin.

Avant d’entreprendre cette petite étude, retraçons brièvement le curriculum vitae de Jean-Baptiste Deruesne, le héros de cette affaire. Ce curriculum, on le trouve dans le travail bien connu de Vos : Le clergé du diocèse de Cambrai (cf. op. cit., T. 1, p. 125)[26]. On le trouve également sur les « souvenirs mortuaires » de l’ancien curé de Condé[27]. Les données de vos et les indications du souvenir mortuaire coïncident dans l’ensemble. Nous suivrons toutefois de préférence celles du souvenir mortuaire, plus précises, en apportant au passage quelques légères rectifications et additions. […]

Deruesne n’était que depuis peu de temps curé de Condé quand se posa la question du serment de fidélité à la Constitution civile ; mais il semble qu’il avait réussi déjà à se gagner les cœurs par son zèle et son intelligence. Au reste, avant de devenir curé de Condé, il avait desservi la paroisse d’Hergnies, tout proche ; et pour ce motif peut-être n’était-il pas tout à fait inconnu à Condé lorsqu’il y arriva. Ainsi parait s’expliquer le rôle qu’il put continuer à jouer à Condé après avoir cessé d’en être considéré comme le curé légal. Il faut ajouter d’ailleurs que les circonstances le favorisèrent d’une manière spéciale. Condé en effet n’eut pas de curé constitutionnel avant la seconde moitié de septembre 1791, puisque Collet, élu le 8 mai, n’obtint pas l’institution canonique de Primat et ne put donc venir exercer aucun ministère approuvé.

Lorsque le 16 septembre Souplet eut été élu curé constitutionnel de Condé, la première démarche de Deruesne fut de protester contre cette élection et d’en demander l’annulation aux administrateurs du Directoire du département du Nord. Comme il fallait s’y attendre, la requête de Deruesne fut rejetée (14 octobre 1791).

Néanmoins Souplet, ainsi reconnu par l’administration départementale, n’allait pas rencontrer un accueil bien enthousiaste près de la population de Condé. Était-il manifestement inférieur à sa tâche ? On ne le saurait dire. Mais il est clair qu’une bonne partie de la population de Condé, peu versée dans les controverses et les querelles théologiques, voulait tout simplement conserver le jeune et actif curé dont elle appréciait le zèle et ne comprenait pas du tout pourquoi on voulait le remplacer par un religieux parti de son couvent et venu des Ardennes. Et cela explique comment, en nombre assez considérable, des habitants de Condé envoyèrent leurs enfants recevoir l’instruction religieuse… chez Deruesne, les garçons le matin et les filles l’après-midi. Cela explique aussi comment ils continuèrent à recourir à lui pour les baptêmes, les confessions, les bénédictions nuptiales.

Cela évidemment ne pouvait réjouir le pauvre Souplet, tenu pour quantité assez négligeable dans Condé, et ne jouissant même pas de l’appui des officiers municipaux de la ville. Estima-t-il devoir se plaindre au Directoire du District de Valenciennes ? ou bien des tiers, soit à son instigation, soit de leur propre mouvement, jugèrent-ils devoir dénoncer cet état de choses au District ? Toujours est-il qu’au début de février 1792, Carette, administrateur du district et Constant-Joseph Briez, procureur syndic, mis en éveil, interrogèrent les officiers municipaux de Condé et le curé Deruesne. Celui-ci n’hésita pas à déclarer qu’effectivement il recevait chaque jour chez lui, le matin soixante garçons et l’après-midi soixante filles qu’il instruisait de la doctrine chrétienne. Il ne fit pas difficulté d’avouer qu’il baptisait, confessait, mariait et administrait les sacrements ; mais que tout cela, il le faisait chez lui, sans apporter aucun trouble à l’ordre public, et qu’il en avait le droit « en vertu de la Constitution et par suite de la liberté des opinions religieuses. » Interrogé sur « le genre d’instruction » qu’il donnait, il répondit qu’il s’occupait de « tout ce qui regarde le spirituel ». Il ajouta qu’il enseignait aux enfants que hors de l’Eglise catholique, apostolique et romaine il n’y a pas de salut, que « les curés constitutionnels sont hors de l’Eglise » et qu’ils consacrent « sacrilègement. »

Le 13 février 1792, Carette et Briez dressèrent procès-verbal des interrogatoires auxquels ils avaient procédé et transmirent la chose au Directoire du département. Le 28 février, celui-ci écrivit au district de Valenciennes que la conduite de Deruesne lui semblait la cause des dissensions existant à Condé. « Il est bien étrange, ajoutait-il que les officiers municipaux de cette ville souffrent encore que cet ecclésiastique s’ingère en vue d’exercer des fonctions publiques telles que le baptême, le mariage et l’instruction et semblent même le protéger dans l’exercice de ces différents actes qui compromettent l’état des citoyens et alimentent la division. » Et en conclusion le Directoire déclarait son intention de dénoncer Deruesne à l’accusateur public Ranson. C’est ce qu’il fit le jour même ; et ainsi le tribunal criminel du département du Nord se trouva saisi de l’affaire Deruesne.

Dès qu’il en eut connaissance Deruesne estima sage de mettre la frontière entre l’accusateur public et lui ; et, sans s’éloigner pour ainsi dire de Condé, il se rendit à Bernissart, en « terre d’Empire ». Là il était à l’abri des poursuites et du mandat d’arrêt, décerné contre lui.

L’affaire fut donc jugée en dehors de Deruesne ; et quant au jugement, il nous est connu par le document que nous devons à la bienveillance de M. le chanoine Lancelin. C’est un extrait du n°92 de l’Argus du département du Nord, en date du 25 juillet 1792. En voici le texte : « Jugement du curé de Condé, Jean-Baptiste Deruesnes. Aujourd’hui je dois révéler les crimes d’un fanatique qui a attiré vers lui un juste châtiment. Le nommé Jean-Baptiste Deruesnes, prêtre, ci-devant curé de Condé, a été jugé et condamné par le tribunal criminel du Département à deux années de gene, et préalablement exposé pendant 4 heures sur un échafaud dressé sur la place publique de cette ville, ayant été atteint et convaincu d’avoir exercé publiquement des fonctions curiales audit Condé depuis son remplacement, d’avoir publié les bans du mariage du nommé Antoine Obert, officier au troisième régiment d’artillerie, avec Marie-Angélique Dehart[28], de les avoir fiancés et donné la bénédiction nuptiale en qualité de pasteur des parties, de leur avoir donné acte de mariage sur papier timbré, d’avoir aussi délivré acte de baptême qu’il a administré à l’enfant de Pierre-Joseph Lémard Laurent et de Marie-Louise Miroir[29], d’avoir enseigné dans sa maison le catéchisme à 120 enfants des deux sexes, d’avoir soutenu hautement que le curé constitutionnel de Condé est hors de l’église catholique ou universelle, que ce curé consacre sacrilègement, enfin d’avoir provoqué les paroissiens de Condé au mépris envers leur curé et d’avoir manifesté des opinions propres à entretenir la désobéissance à la loi sur la Constitution civile du Clergé. Ainsi, attendu la coutumace dudit Jean-Baptiste Deruesnes, le tribunal a ordonné, conformément au titre 3 du Code pénal, qu’il serait dressé sur la place publique de cette ville un poteau, auquel on appliquera un écriteau indicatif des noms dudit Jean-Baptiste Deruesnes, de son domicile, de sa profession, des crimes dont il est atteint. En conséquence ledit jugement a été exécuté le lundi 23 juillet 1792, à la diligence du commissaire du Roi. »

Qu’ajouter à la conclusion judiciaire de cette affaire, sinon que, moins d’un an après l’exécution du jugement, Condé allait pour plusieurs mois passer aux mains des Autrichiens. Du coup le curé constitutionnel Souplet se verrait obligé de se réfugier à Cambrai, disant adieu pour toujours à Condé où Deruesne rentrerait sans avoir à craindre l’exposition de quatre heures prévue par le jugement du tribunal criminel du Nord.

Pendant la Terreur, avant le mois de juillet 1792, Jean-Baptiste avait donc fui[30] à Bernissart, à sept kilomètres seulement de Condé, à l’abri du jugement révolutionnaire qui l’attendait. Il revint à Condé à la faveur de l’occupation autrichienne ; cependant, lorsque les Autrichiens capitulèrent face aux républicains, forcé de fuir d’urgence car sa tête était mise à prix[31], Jean-Baptiste enfila un uniforme de sapeur et se glissa dans les rangs de l’armée autrichienne en déroute. Celle-ci, conduite jusqu’au-delà du Rhin par un détachement français, était passée en revue par ce dernier à chaque étape de la route, faisant courir chaque jour au curé le risque d’être reconnu[32].

C’est ainsi que Deruesne se retrouva en Allemagne[33]. Il s’établit à Dusseldorf, puis à Paderborn. Il apprit l’allemand, et se mit à prêcher aux locaux, reprenant les fonctions de son ministère[34].

Retour en France et missions

Jean-Baptiste revint à nouveau à Condé en Fructidor de l’an IV, c’est-à-dire entre le 18 août et le 16 septembre 1796[35]. Il se fit alors missionnaire dans les diocèses de Reims, Soissons et Cambrai jusqu’en 1800, où le prince Ferdinand de Rohan[36], l’archevêque de Cambrai, le fit administrateur (doyen) du Décanat de Cambrai, et lui offrit une commission de vicaire général (grand-vicaire)[37]. Préfet de mission, il se faisait alors connaître sous le nom de M. Dieudonné[38].

Sous le régime concordataire, le curé Deruesne offrit ses services à Mgr Louis Belmas, fraîchement consacré évêque de Cambrai ; cependant, les deux hommes ne parvinrent pas à s’entendre, ayant des opinions fort différentes. Aussi, ayant reçu de son évêque la cure d’une minuscule paroisse du diocèse, Jean-Baptiste déclina et passa dans le diocèse de Tournai[39], au service de l’évêque de ce dernier, Mgr François-Joseph Hirn.

Envoi à Mons et restauration du culte

En mars 1803, alors que le diocèse de Tournai était réorganisé géographiquement et détaché de l’archidiocèse de Cambrai pour devenir suffrageant de celui de Malines, Jean-Baptiste est envoyé comme desservant provisoire à Lessines et vice-doyen du même district[40]. Il s’y trouvait encore le 3 mai 1803[41] ; avant la fin de cette année, il était cependant nommé curé-doyen de la collégiale Sainte Waudru à Mons[42].

Commença alors un ministère de près de 33 ans, au cours duquel Deruesne « jouit d’une réputation intacte d’homme de bien, de prêtre pieux et de pasteur zélé et dévoué »[43]. Il s’employa à restaurer la collégiale[44], qui avait été vidée de ses marbres et richesses en 1797[45] et utilisée comme temple de la Liberté[46], puis comme écurie[47] pendant la période révolutionnaire, avant de frôler la démolition. Il en était le premier curé, l’édifice ayant été l’église personnelle du Chapitre des chanoinesses de Sainte-Waudru jusqu’à la suppression de l’ordre en 1793 par l’administration française. Jusqu’alors, la paroisse principale de Mons avait été celle de Saint-Germain, basée dans l’église du même nom contigüe à la collégiale et rasée en 1799[48]. Lors du rétablissement du culte, en 1802, « le dernier Doyen du chapitre de Saint-Germain et le dernier curé de la paroisse Saint-Germain présidèrent […] alternativement les offices en la collégiale Sainte-Waudru jusqu’à la nomination du premier curé de la nouvelle paroisse, érigée par décret de l’évêque de Tournai, Monseigneur François-Joseph Hirn, le 16 octobre 1803. L’évêque y désignait comme curé-doyen de Sainte-Waudru l’abbé Jean-Baptiste Deruesne, un prêtre né à Valenciennes le premier septembre 1751 »[49].

Le 25 octobre, Jean-Baptiste prête serment :

« Je jure et promets, à Dieu, sur les Saints Evangiles, de garder obéissance et fidélité au Gouvernement établi par la Constitution de la République française. Je promets aussi de n'avoir aucune intelligence, de n'assister à aucun conseil, de n'entretenir aucune ligue, soit au dedans, soit au dehors, qui soit contraire à la tranquillité publique. Et si dans le diocèse de Tournai ou ailleurs, j'apprends qu'il se trame quelque chose au préjudice de l'Etat, je le ferai connaître au Gouvernement »[50].
Jean-Baptiste Deruesne
Prestation de serment, 25 octobre 1803

Ce serait le 1er novembre que le nouveau curé de la principale paroisse de Mons s’établit dans sa ville d’adoption[51].

« Si la date de naissance de la paroisse est bien le 16 octobre 1803 », ajoute une publication de la Ville de Mons, « c’est seulement le 12 août 1804 que les paroissiens connaîtront enfin le sentiment paroissial. En effet, ce jour-là, les reliques de sainte Waudru, que les chanoinesses avaient eu la sagesse de mettre en sécurité à Liège (le chef) et à Rattingen (le corps), furent restituées à la collégiale montoise et replacées au-dessus du maître-autel où elles se trouvent toujours aujourd’hui. Sur un des cartouches du Car d’Or figure cette inscription :

SANCTA WALDETRVDIS NOVENNIO PROFVGA EX RATTINGEN SACRIS SIBI AEDIBVS RESTITVTA

Les lettres majuscules sont peintes en rouge et en les additionant, on obtient… 1803, soit l’année de retour des reliques de sainte Waudru à Mons »[52]. Le 7 août 1804, Jean-Baptiste assiste à la reconnaissance des reliques par Mgr Hirn[53]. Le 7 octobre, une statuette de Notre-Dame du Rosaire, « provenant de l’église des Dominicains où elle était honorée d’un culte tout particulier », fut transférée dans la chapelle de Notre-Dame du Rosaire, la première chapelle à droite de la nef. A cette occasion, « l’ancienne confrérie sous le patronage de cette madone y fut installée par M. Jean-Baptiste De Ruesne, curé-doyen, et par Paul Page, ex-prieur du couvent des Dominicains, sous les auspices du cardinal Caprarat, légat du Saint-Siège en France »[54].

De 1802 à 1820, les offices célébrés à Sainte-Waudru étaient annoncés par les cloches du beffroi de la ville. En septembre 1820, cependant, deux cloches furent installées dans le campanile du centre de la croisée de l’église[55]. Les deux cloches portent les inscriptions suivantes :

J’appartiens à l’église de Sainte-Waudru à Mons, j’ai été bénie en 1820 par M. Jean-Baptiste De Ruesne, licencié en théologie, curé de cette paroisse, doyen de Mons et du district de ce nom. Mon parrain est messire Fery-Louis-Alexandre-Joseph Dumont, marquis de Gages. Ma marraine est Dame Désirée-Augustine De Behault de Warelles, Douairière de M. Marin de Thieusies. Mon nom est Désirée. J’ai été fondue sous l’administration de MM. Jean-Baptiste De Ruesne, curé-doyen, Dumont, marquis de Gages, Théodore Duvivier, Dominique de Patoul du Petit-Cambray, Ph. Vigneron, Ignace Rousseau-Delaunois, Xavier Dumont-Ricard, Charles Gigault, Henri de Biseau de Bougnies et Jacques-Joachim Chalon, marguilliers.

J’appartiens à la paroisse de Sainte-Waudru, à Mons. J’ai été baptisée en 1820 par M. Jean-Baptiste de Ruesne, licencié en théologie. Mon parrain est messire Félix-Henri-Joseph baron de Maleingreau de Quenast. Ma marraine est madame Delphine-Florence-Théodore de Behault de Warelles, née Deblois. Mon nom est Joséphine. J’ai été fondue sous l’administration de MM. Jean-Baptiste De Ruesne, curé-doyen, Dumont, marquis de Gages, Théodore Duvivier, Dominique de Patoul du Petit-Cambray, Ph. Vigneron, Ignace Rousseau-Delaunois, Xavier Dumont-Ricard, Charles Gigault, Henri de Biseau de Bougnies et Jacques-Joachim Chalon, marguilliers. – Les Druot, frères, fondeurs[56].

L’action de Jean-Baptiste Deruesne transforma jusqu’à des détails du folklore montois. En 1822, alors curé de première classe assisté des vicaires B. François et Faucompré, il modifia la multiséculaire procession religieuse du Car d’Or en interdisant à saint Georges, au dragon et à leur suite de suivre la procession. Il s’agissait là, explique Devillers, citant Félix Hachez, d’un acte d’ignorance quant à « la signification de cette marche triomphale » [57]. En 1980, tous ces acteurs furent réintégrés à la procession[58].

Si de nos jours, des grilles monumentales en fer forgé entourent l’essentiel du chœur de la collégiale Sainte-Waudru, il n’en a pas toujours été ainsi. Benoit Van Caenegem, conservateur de la collégiale et de son trésor, écrivait en 2011 dans Mons Magazine[59] :

Quand les chanoinesses occupaient la collégiale, le chœur de cette dernière était fermé par le jubé, les stalles et divers monuments commémoratifs ; le déambulatoire était de son côté fermé par deux monuments commémoratifs aménagés en portails[60].

Après la Révolution française, le chœur va apparaître entièrement ouvert : suppression de la structure du jubé, démolition des stalles, saccage des monuments commémoratifs, construction d’un nouveau podium[61] pour le maître-autel.

La Fabrique d’église, après s’être occupée des travaux urgents pour permettre une utilisation cultuelle maximale de la Collégiale, a alors veillé, dès 1820, à ce que le chœur soit à nouveau fermé mais sans désormais entraver la vue vers celui-ci. La solution retenue fut donc d’établir une « clôture en grillage pour la face et le pourtour du chœur[62] ».

Pour fermer l’entrée du chœur

Un cahier des charges est de ce fait établi, accompagné d’une demande de subsides. Le Roi des Pays-Bas (Guillaume Ier / 1772-1843) par arrêté n°69 du 2 avril 1823 accorda une somme de 3 000 florins, pour autant que la Fabrique veille à procurer une partie des fonds nécessaires à la réalisation des grilles. Une première soumission est prévue le 17 juillet 1823 sans résultat car les prix demandés sont jugés trop élevés par la Fabrique.

Le marché sera finalement attribué le 1er août 1823[63] à MM. Delmotte-Carion de Mons et Billard, marchand de fer à Jemappes ; les grilles étant alors réalisées dans l’atelier de ce dernier à Jemappes. La Ville de Mons, agissant alors en tant que représentant du gouvernement qui alloue des subsides, confirme la décision de la Fabrique le 5 du même mois.

Il ne sera pas nécessaire de fermer de grilles les quinze arcades du chœur car le placement des anciennes stalles de la collégiale Saint-Germain (réalisées en 1707-1708 par Simon Bonneau et Nicolas Grison) en meublera totalement 4. Des grilles ne devront ainsi être placées que pour fermer l’entrée du chœur, 4 grandes arcades, 2 moyennes et 5 petites.

Les archives de la Fabrique conservent de nombreuses informations sur la création des grilles dont 11 sont toujours en place en 2011[64]. Elles ont été exécutées entre 1823 et 1826 au prix de 0,98 franc la livre (1/2 Kg). Elles sont en fer avec des ornements en cuivre et en bois.

Le poids envisagé pour les grilles et pilastres est précisé, de même que leur localisation devant des chapelles dont certaines ont depuis changé de nom : les 4 pilastres de la façade pèsent 2036 livres ; les 4 grilles d’entrée 1696. Les grilles des grandes arcades (vis-à-vis des chapelles de Saint-Roch, de Sainte-Aye, de la Madeleine et de la Sacristie) pèsent chacune 962 livres ; les moyennes (vis-à-vis du confessionnal de M. le Curé[65] et la chapelle de Saint-Ghislain) 556 et les petites du sanctuaire (vis-à-vis des chapelles du Saint-Nom de Jésus[66], de Sainte-Aldegonde, de Saint-Germain[67], de la Sainte-Croix[68] et de Notre-Dame de Tongre[69]) 356 ; soit un total de 10 472 livres pour l’ensemble des grilles. Dans la réalité, une fois réalisées, les grilles et leurs annexes pèseront 12 957,25 livres. Le coût total, à 98 centimes la livre, fut ainsi (sans tenir compte des parties en cuivre – 840,25 livres –, des vases en bois et de la dorure) de 12 698,10 francs.

La grille de façade était constituée de 4 pilastres, de 2 grilles fixes et de 2 portes pour l’ouverture desquelles des quarts de cercle de fer avaient été posés au sol[70].

Les grilles des grandes arcades sont conçues de la même façon. Celles situées face à la sacristie et à la chapelle de la Madeleine sont toutefois pourvues de portes. Les moyennes et petites, eu égard à leur placement en haut des marches du sanctuaire, sont dépourvues de soubassement.

Un subside de 3000 florins

Les grilles en place, il restera à faire réaliser et placer les « chandeliers en forme de vase » qui les couronnent : le tourneur Ghislain les exécutera et le menuisier de la Fabrique A. Quinet les placera. La dernière étape, confiée en 1826 à Augustin Dubocquet, consistera à peindre et à dorer les grilles.

Si les grilles des arcades sont bien restées en place, celle de l’entrée du chœur, encore visible sur d’anciennes photos de la collégiale, a été enlevée et entreposée comme le détaille un procès-verbal du Conseil de Fabrique daté du 29 juin 1953 : « 8/ Anciennes grilles du chœur. Le Conseil examine la destination à donner aux anciennes grilles du chœur enlevées lors des transformations faites par le regretté Chanoine Puissant [vers 1929-1931]. Ces grilles se trouvent placées dans un sous-terrain sous le grand escalier. Ce souterrain est transformé en abris antiaérien. Les grilles se rouillent. Il s’agit d’un beau travail en fer forgé. Le Secrétaire demandera à Monsieur Martial, Chef des travaux de la Ville, s’il ne conviendrait pas à la Ville d’acquérir ces grilles pour les utiliser dans une de ses propriétés[71] ». Près de cinq ans plus tard, le Conseil de Fabrique, lors de sa réunion du 27 mars 1958, décide : « En vue de dégager l’entrée principale de la Collégiale, il sera demandé à la Ville de Mons d’entreposer provisoirement dans un de ses magasins les grilles monumentales qui fermaient jadis le chœur de la Collégiale[72] ».

Le subside de 3 000 florins accordé par le Roi des Pays-Bas en 1823 était lié à la fourniture d’une partie des fonds par la Fabrique. La collecte, organisée alors dans la paroisse et dans le reste de la ville, avait rapporté la somme de 2 469,82 florins. La Fabrique sur fonds propres a fourni les 2 646,24 florins nécessaires au payement complet du travail qui s’est élevé à 8 116,06 florins (somme arrêtée par la Fabrique le 9 novembre 1828 sans tenir compte des honoraires de l’architecte).

Le doyen de l’époque, l’abbé Jean-Baptiste Deruesne (1751-1838) avait participé pour un montant de 100 francs ; les membres de la Fabrique pour 650 francs (dont 300 pour le Président – le Marquis de Gages) ; des notables de Mons et de la région, ou des personnes ayant un lien privilégié avec la collégiale avaient aussi été sollicités.

Une toute autre Descente de châsse

De même deux anciennes chanoinesses figurent parmi les personnes approchées pour contribuer à la réalisation des grilles : la comtesse de Wurmbrand (qui serait décédée le 8 mars 1834), vivant alors à Braine-le-Comte, fut contactée par écrit le 30 juin 1822 mais apparemment sans réponse favorable ; la comtesse Henriette de Spangen (décédée le 15 août 1853, à Mons), dernière chanoinesse en résidence à Mons, a pour sa part remis une somme de 10 francs. Si les grilles semblent aujourd’hui naturelles dans la collégiale, lors de leur placement il a été nécessaire, en 1825, de démonter le monument de pierre qui supportait jusqu’alors la châsse derrière le maître-autel et de prévoir un plateau mobile entre deux piliers permettant de monter le reliquaire bien au-dessus du maître-autel…

Les comptes de la Fabrique mentionnent dans un « Etat des livrances et ouvrages faits par Vincent Hubert maître maçon entrepreneur de bâtiment en la ville de Mons[73] » que c’est en 1825 que fut percée une porte dans le triforium pour permettre un accès au mécanisme destiné à descendre ou monter la châsse : « Du 14 mai dito [1825] à l’église pour le percement d’une porte pour le placement de la châsse de sainte Waudru[74] ». Les comptes de 1825, à propos du mécanisme de descente de la châsse et de la porte le protégeant dans le triforium, conservent en outre un « Etat d’ouvrages fait par L. Delarue serrurier à Mons pour la paroisse de Ste Waudru pour l’installation du corps saint le 25 mai 1825 livré une paire de penture pour les galeries deux gon[d]s dix vis en bois et une serrure dormante avec 4 vis à écrous au verrou avec les crampons les clous et placé[75] ».

Notons qu’en cette même année 1825, en raison probablement de sa nouvelle présentation, la châsse fut remise à neuf : « Payé au Sr Dubocquet pour avoir peint et doré la châsse de Ste Waudru[76], dette arriérée, ouvrage fait en 1825 : 82 [florins] 68 [centimes][77] ».

Le 26 juillet 1833, Jean-Baptiste Deruesne signait avec les membres du conseil d’administration de la fabrique d’église de Sainte-Waudru un procès-verbal en double exemplaire, affirmant que ce jour, plusieurs personnes anonymes avaient « remis au curé-doyen « différentes reliques dépouillées de leurs ornemens, que le respect et le zèle religieux a guidé pour les soustraire à la profanation ». Ces reliques étaient « contenues dans sept boîtes en bois de diverses grandeurs, deux boîtes carton aussi de diverses grandeurs, deux paquets couverts en papier, un sac en soie et un coffre couvert d’une vieille toile aïant été ficellés et cachettés chacun d’un scel empreint portant chapitre de Ste Waudru ont été renfermés dans un grand coffre cerclé en fer muni également de trois scels de la même empreinte ». L’ensemble a été mis en sûreté « dans une place dite la trésorerie contigüe à la sacristie de ladite église jusqu’à ce que l’autorité épiscopale ait reconnu l’autenticité des dites reliques et puisse permettre de les rendre à la dévotion publique »[78] »[79].

Fondation du Sacré-Cœur

En 1806 (ou 1805[80]), Jean-Baptiste est nommé chanoine honoraire de la cathédrale de Tournai[81]. En 1807, il « crée une fondation pieuse qui accueille une douzaine de petites filles pauvres »[82], « afin de les y faire instruire par des personnes pieuses »[83]. « Avec l’accord de la Commission des hospices civils, elle est établie à l’hospice des enfants trouvés, situé rue de Houdain et aussi dénommé maison du Saint-Esprit »[84]. La communauté du Sacré-Cœur de Jésus[85] est née, et avec elle, le collège du Sacré-Cœur qui existe toujours de nos jours[86]. « A ces [douze] premières internes, noyau de l’œuvre dite « des enfants d’adoption », se joignent bientôt un grand nombre d’externes pauvres… Une classe est ouverte, et quelques jeunes filles de la ville rivalisent de zèle pour donner à ces enfants, avec l’instruction élémentaire, le moyen de pourvoir à leur subsistance » [87]. En 1812, « afin de réduire quelque peu la dépense qu’entraîne le soin des enfants, on loue, rue des Cinq Visages, une maison d’un prix moins élevé ; mais, vu l’exiguïté du local, on n’y demeure pas plus de dix mois et l’on doit revenir à la Maison du Saint-Esprit en juin 1813 »[88]. « En mars 1814, les locaux de la maison du Saint-Esprit sont repris par la ville pour y abriter un magasin de vivres destinés aux armées. L’association sollicite alors la Régence de la Ville de Mons en vue d’occuper l’ancien refuge de l’abbaye de Saint-Ghislain »[89], ce qui lui sera accordé. « Ce bâtiment, situé rue Fétis, sera occupé plus tard par L’Ecole moyenne des garçons.

Mère Marie-Thérèse, co-fondatrice du Sacré-Coeur de Mons (photo : Sacré-Cœur de Mons)

Il est à noter qu’il est occupé aujourd’hui par l’école primaire de l’Athénée Royal. L’installation de l’école a lieu le 25 mars 1814. Depuis plusieurs années, l’abbé Deruesne nourrit le projet de fonder une Congrégation dont le but serait l’éducation de la jeunesse, et de placer son institution sous la garde du Sacré-Coeur dont elle porterait le nom. Parmi les collaboratrices de la première heure, se trouve Mademoiselle Charlotte Harmignie. Se sentant attirée par la vie religieuse, elle partage ses aspirations avec le curé-doyen de Sainte-Waudru et avec sa tante, Florence Harmignie, ancienne religieuse d’un couvent de Valenciennes, que la Révolution avait sécularisée. Le 14 juin 1814, les deux « Dames » entrent dans la maison qui devient la leur… La Congrégation du Sacré-Cœur est fondée. Dès le mois d’octobre 1814, l’abbé Deruesne fait distribuer, dans la ville et les environs, des circulaires annonçant l’ouverture d’un pensionnat. Les demandes affluent. Il faut organiser à la hâte des appartements spéciaux, le rez-de-chaussée étant occupé par les pauvres. La Congrégation naissante s’agrandit. Il faut noter l’entrée au noviciat de la huitième religieuse, Mademoiselle Thérèse-Nathalie du Bois, née à Mons, rue des Gades, en 1792. Elle fait profession en 1819 sous le nom de Mère Marie-Thérèse. C’est elle que les archives désignent comme la « fondatrice » de la congrégation aux côtés de l’abbé Deruesne. En 1823, à la mort de Mère Florence Harmignie, la Congrégation ayant été officiellement approuvée, Mère Marie-Thérèse du Bois est élue supérieure, charge qu’elle remplit jusqu’à sa mort en 1867 »[90].

En 1821, Jean-Baptiste intervint dans la vente d’un couvent à la Ville de Binche en vue d’y établir une succursale du Sacré-Cœur, pensionnat et externat. Les propriétaires en demandaient à son opinion et à celui de la Ville une somme trop élevée au regard des travaux et frais d’entretien que celui-ci occasionnerait : le curé-doyen visita les lieux et établit une liste de remarques visant à convaincre les propriétaires de diminuer le prix exigé. Celle-ci eut peu d’effet, mais sous l’influence du doyen, un compromis finit par être atteint[91].

La « maison du Saint-Esprit » à Mons (Belgique), où s’établit l’école du Sacré-Cœur (photo : Sacré-Cœur de Mons)

Au-dessus de l’entrée est fixée une colombe symbolisant le Saint-Esprit (photo : Sacré-Cœur de Mons)

Publications

Le 21 mars 1816, l’abbé Deruesne publia une lettre ouverte contenant son opinion sur la question suivante : « Et si les habitants de la Belgique pouvaient avec tranquillité de conscience accepter un emploi dans ce royaume ? »[92].

Page de garde de l’ouvrage, n°41788 de la bibliothèque du séminaire de Tournai (photo par Henriane Vanuxem)

Jean-Baptiste Deruesne publia par ailleurs anonymement deux volumes d’un ouvrage missionnaire : Le Manuel du vrai catholique, par un missionnaire. Si l’on ignore la date précise de publication des ouvrages, certaines sources affirment que ceux-ci seraient antérieurs à la Révolution[93]. Il est désormais certain que ce fut Jean-Baptiste qui rédigea les deux ouvrages, comme le confirme un article du chanoine Vos dans le sixième tome de son ouvrage Les paroisses et les curés du diocèse de Tournai (pp. 13-15)[94]. L’Ami de la Religion précise : « Dans le premier tome, qui est de 390 pages, l’auteur commence par établir avec solidité et précision les fondements inébranlables de la religion ; ensuite il expose et développe rapidement la doctrine de cette même religion dont il a démontré la divinité. Dans le second tome, qui contient 370 pages, l’auteur trace non seulement les exercices de piété que le chrétien est rigoureusement obligé de pratiquer, mais encore ceux qui semblent les plus utiles pour le conduire et lui faire faire des progrès dans la voie de la perfection. Tout l’ouvrage est assorti aux besoins des fidèles, et particulièrement approprié aux circonstances du temps. Les instructions sont mises à la portée de tous, dans un style simple, mais convenable. Les prières sont plaines d’onction et dignes de la piété de l’auteur. Ce livre eut un grand succès dans le Nord et le Pas-de-Calais. La première édition fut enlevée en moins de trois mois. M. de Ruesne, à la demande de plusieurs ecclésiastiques également distingués par leur piété et leurs lumières, en donna une seconde édition corrigée et augmentée, laquelle fut aussi bientôt épuisée »[95].

Dans ses Annales de l’imprimerie à Mons, Hippolyte Rousselle mentionne par ailleurs un ouvrage intitulé Office du sacré cœur de Jésus. Pour servir d’aliment journalier à la piété des âmes qui font profession de lui être spécialement dévouées, publié par M. J. B. D. (Jean-Baptiste Deruesne), licencié en théologie, curé du diocèse de Tournay. Ce dernier fut publié en 1814 et est long de 120 pages[96].

Fin de vie

Devenu Chevalier de l’Ordre de Léopold à l’initiative du roi Léopold Ier de Belgique par arrêté royal du 18 juin 1836[97], Jean-Baptiste était alors en fin de vie, infirme, souffrant et aidé d’un coadjuteur du nom de Descamps, qui était chanoine à Tournai[98]. Il mourut le 10 juin 1838, dimanche de la Trinité, à une heure de l’après-midi, âgé de 87 ans, dans sa maison située dans ce qui était alors l’Enclos du Chapitre, au chevet de la collégiale[99]. Le registre de l’Etat-Civil de Mons contient l’acte de décès suivant :

L’an mil huit cent trente-huit le douze du mois de juin à dix heures du matin par devant nous Charles Fontaine de Fromentel échevin de la Ville de Mons, Province de Hainaut, délégué par résolution du collège des Bourgmestre et Echevins à l’effet d’intervenir dans les actes de l’état civil sont comparus Jean Baptiste Antoine François Louis Deruesne, âgé de trente et un ans, avocat, domicilié à Valenciennes et Charles D. Vigneron, âgé de cinquante-trois ans, avocat, domicilié et demeurant en cette Ville de Mons, le premier neveu, le second voisin du défunt. Lesquels nous ont déclaré que Jean Baptiste Deruesne, âgé de quatre-vingt-sept ans, né à Valenciennes, curé-doyen de la paroisse de Sainte-Waudru de cette Ville, fils d’Albert Deruesne et de Humbertine D’Haussy, est décédé avant hier à une heure de l’après-midi dans sa maison sise enclos du chapitre. Et ont les déclarants signé avec nous le présent acte après qu’il leur en a été fait lecture.

Ses funérailles eurent lieu à Sainte-Waudru le surlendemain de son décès, le 12 juin 1838. « Une multitude de fidèles assistèrent à ses obsèques ; quatre chanoines honoraires qui demeurent à Mons tenoient les coins du poêle. Son éloge funèbre prononcé par M. Descamps […]. Le même M. Descamps a été nommé successeur de M. de Ruesne dans la cure de Sainte-Waudru »[100].

Jean-Baptiste fut enterré au cimetière de Mons[101]. Le registre des décès de la collégiale contient le bref acte suivant[102] :

Le 12 juin 1838 a été inhumé Mr Deruesne curé-doyen de cette paroisse, décédé l’avant-veille âgé de 87 ans.

Sa sépulture, qui se dresse toujours au cimetière de Mons, fut placée, d’après ses désirs, « entre celles des PP. Laveine et Joly, qu’il n’avait cessé de regretter »[103], « en face de la chapelle du Bon Dieu de pitié »[104]. On peut y lire[105] :

Jean Baptiste Deruesne né à Valenciennes le 1er septembre 1751. Licencié en Théologie, décédé le 10 juin 1838. Curé doyen de Sainte-Waudru à Mons pendant 35 ans. Recommande son âme à vos prières ainsi que celle de sa sœur qui repose à côté de lui.  R.I.P.

La tombe de Jean-Baptiste Deruesne au cimetière de Mons (photo : Benoît Van Caenegem)

[1] « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80; Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92; Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne », 881‑82; Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360.

[2] Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique ».

[3] La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939.

[4] Archives Municipales de Valenciennes, Paroisse Saint-Géry de Valenciennes, acte de baptême de Jean Baptiste Deruesne. Le 2 septembre 1751.

[5] Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne », 881‑82.

[6] La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939.

[7] Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360.

[8] L’Ami de la religion, « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80.

[9] Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360; Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92; La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939; Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; certaines sources mentionnent le 28 septembre : Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne », 881‑82; L’Ami de la religion, « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80.

[10] La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939; d’autres sources parlent plutôt d’Hermies, dans le Pas-de-Calais : L’Ami de la religion, « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80; Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360; Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92.

[11] Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique ».

[12] La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939.

[13] Bontemps, Recueil / Société d’études de la province de Cambrai, 274; d’autres sources disent qu’il y serait arrivé dès 1782, telles que Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360; Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92.

[14] Bontemps, Recueil / Société d’études de la province de Cambrai, 159; La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939; certaines sources avancent qu’il serait arrivé à Hergnies en 1786 : Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360; Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92.

[15] La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939.

[16] L’Ami de la religion, « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80; Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360; Bontemps, Recueil / Société d’études de la province de Cambrai, 89; Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92.

[17] Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne », 881‑82.

[18] La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939, 55‑56.

[19] « Alexis-Joseph Collet était né à Bousies le 22 septembre 1737. Élu curé constitutionnel de Condé le 8 mai 1791, il se vit refuser l’institution catholique par Primat pour des raisons qu’il n’est pas bien facile de déterminer. Il devait protester contre cette mesure longtemps, mais en vain ; et ses plaintes réitérées constituent un véritable dossier qu’on peut lire aux Archives nationales en D X L 3. Finalement, sans doute vers la fin de 1793, Collet quitta la France et il mourut dans le Hanovre le 1er mars 1798 ». Source : La Semaine religieuse, 55‑56.

[20] « Puisque Primat ne consentait pas à accepter Collet comme curé de Condé, il fallut procéder à une nouvelle élection. Celle-ci eut lieu le 16 septembre 1791. Le choix des électeurs se porta alors sur Alexis Souplet, précédemment religieux bernardin dans les Ardennes et qui desservit Condé jusqu’au moment où la place fut menacée par les Autrichiens en avril 1793 ». Source : La Semaine religieuse, 55‑56.

[21] La Semaine religieuse, 55‑56.

[22] La Semaine religieuse, 55‑60.

[23] Claude François Marie Primat (1747-1816) fut évêque constitutionnel du département du Nord de 1791 à 1798.

[24] Alexis-Joseph Collet était né à Bousies le 22 septembre 1737. Élu curé constitutionnel de Condé le 8 mai 1791, il se vit refuser l’institution catholique par Primat pour des raisons qu’il n’est pas bien facile de déterminer. Il devait protester contre cette mesure longtemps, mais en vain ; et ses plaintes réitérées constituent un véritable dossier qu’on peut lire aux Archives nationales en D X L 3. Finalement, sans doute vers la fin de 1793, Collet quitta la France et il mourut dans le Hanovre le 1er mars 1798. Copie de son acte de décès est venue aux mains de M. le vice-doyen Trouillet qui a réuni sur Bousies d’intéressantes notes historiques et nous a très aimablement communiqué la chose. – Puisque Primat ne consentait pas à accepter Collet comme curé de Condé, il fallut procéder à une nouvelle élection. Celle-ci eut lieu le 16 septembre 1791. Le choix des électeurs se porta alors sur Alexis Souplet, précédemment religieux bernardin dans les Ardennes et qui desservit Condé jusqu’au moment où la place fut menacée par les Autrichiens en avril 1793 [note du texte].

[25] Il y a lieu de consulter surtout aux Archives du Nord L. 5042, f° 13, que nous utiliserons ici [note du texte].

[26] C’est un travail précieux auquel il ne faut pas hésiter à rendre hommage. Les erreurs et les lacunes y sont rares [note du texte].

[27] L’image mortuaire représente « l’envie et l’affection chrétienne ». Elle est… dans le goût de l’époque. Les indications biographiques sont précieuses. Nous possédons un de ces « souvenirs mortuaires » que nous devons à l’amabilité du regretté curé de Cuiney, l’abbé Léon Guiot. Nous n’oublions pas que le même abbé Léon Guiot a autrefois consacré une notice à Deruesne dans la Semaine Religieuse du 13 avril 1929, p. 188 et 189. On pourra s’apercevoir que nous avons ici rectifié certains détails de cette notice et que nous avons ajouté certaines données [note du texte].

[28] Le nom exact était Delsart, et non Dehart.

[29] Deruesne avait baptisé la pretite Aimée-François Laurent le 3 février 1792.

[30] Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92.

[31] « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80.

[32] Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne », 881‑82.

[33] Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique ».

[34] « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80; Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne », 881‑82.

[35] Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360; La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939, 55‑56.

[36] Le même prince Ferdinand de Rohan avait, en 1791, célébré le sacrement de confirmation de plusieurs Druenne de Maurage. Celui-ci avait entretenu pendant plusieurs années une relation secrète avec Charlotte Stuart, la fille de Charles Stuart, aussi connu sous le nom de Bonnie Prince Charlie. Ce dernier n’est nul autre que le célèbre prétendant catholique au trône d’Angleterre et le chef de la rébellion jacobite écossaise qui fut définitivement écrasée par les Anglais lors de la bataille de Culloden le 16 avril 1746. A l’époque de cette nomination, le Mgr de Rohan avait déjà été destitué depuis 1791 au profit de Mgr Primat, évêque constitutionnel ; il garda cependant ses fonctions de facto jusqu’à sa résignation, le 23 novembre 1801. Source : Wikipédia, « Ferdinand-Maximilien-Mériadec de Rohan ».

[37] Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne », 881‑82; La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939; Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360; Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; L’Ami de la religion, « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80; Bontemps, Recueil / Société d’études de la province de Cambrai, 89; Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92.

[38] L’Ami de la religion, « L’Ami de la religion », 8 janvier 1839; Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne », 881‑82.

[39] La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939.

[40] Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique ».

[41] La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939.

[42] Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360; Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne », 881‑82.

[43] Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92.

[44] « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80. Devillers rappelle cependant que « la plupart des restaurations de la collégiale furent effectuées après la mort du curé Deruesne ». Voir Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 28.

[45] Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 28.

[46] Devillers, 28.

[47] Wikipédia, « Collégiale Sainte-Waudru de Mons ».

[48] Wikipédia.

[49] Ville de Mons, « Descente de la châsse de sainte Waudru ».

[50] AÉM, Archives de Sainte-Waudru, n° 4, Décret sur la nouvelle organisation du Diocèse de Tournai, p. 234-235. Serment prononcé par le doyen Deruesnes le 25 octobre 1803. Source : Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique ».

[51] Van Caenegem.

[52] Ville de Mons, « Descente de la châsse de sainte Waudru ».

[53] La châsse actuelle, que l’on voit suspendue dans le chœur de la collégiale, est postérieure à Jean-Baptiste. Elle fut réalisée par I. Wilmotte en 1887. Sources : Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; Ville de Mons, « Descente de la châsse de sainte Waudru ».

[54] Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 60.

[55] Devillers, 82.

[56] Devillers, 82.

[57] Devillers, Notice historique sur la procession de Mons, 8.

[58] Ville de Mons, « La Procession du Car d’Or ».

[59] Van Caenegem, « Sans les grilles de Sainte-Waudru, pas de descente de châsse ? »

[60] Les deux monuments ont été partiellement remontés dans les chapelles 27 (Sainte-Face) et 29 (Notre-Dame du Rosaire).

[61] Lors des travaux de pose d’un chauffage en 2009, de nombreux éléments provenant du jubé et de monuments commémoratifs ont été retrouvés sous les marches du sanctuaire. M. Pierre Anagnostopoulos, chercheur FNRS à l’ULB, doctorant en histoire de l’art, a étudié les éléments trouvés et émettra prochainement des hypothèses quant à leurs origines. L’étude est effectuée au sein du CREA-Patrimoine de l’ULB (Centre de recherche et d’étude archéologiques et Patrimoine) pour le compte du Service de l’archéologie provincial du Hainaut I, S.P.W.

[62] AEM, Fabrique de Sainte-Waudru, n° 27, Registre des résolutions et délibérations du Conseil de Fabrique de l’Eglise Paroissiale de Ste-Waudru à Mons. 1817 à 1830, séance du 2 juillet 1820, f° 47 r°. Lors de la même séance des devis sont présentés pour les autres travaux nécessaires à faire au chœur : « pour un pavement en marbre [d’] une superficie de 4000 pieds ; pour la reconstruction du maître autel, élargissement du Sanctuaire, percée des arcades du fond, menuiserie, sculpture, emploi de différents bas-reliefs et statues, décorations et peintures ».

[63] Devillers L., Le passé artistique de la Ville de Mons, Mons, 1886, p. 108. Voir aussi AEM, Fabrique de Sainte-Waudru, n° 27, Registre des résolutions et délibérations du Conseil de Fabrique de l’Eglise Paroissiale de Ste-Waudru à Mons. 1817 à 1830, séance du 1er août 1823, f° 78 v° et 79 r°.

[64] AEM, Fabrique de Sainte-Waudru, n° 27, dossier concernant l’établissement de la grille du chœur 1822-1828

[65] Chapelle du Saint-Sang en 2011.

[66] Chapelle de Sainte-Waudru en 2011.

[67] Chapelle de Notre-Dame des sept douleurs en 2011.

[68] Chapelle du Crucifix en 2011.

[69] Grille amovible pour permettre de descendre au maximum le plateau qui porte la châsse.

[70] Les deux quarts de cercle ont été retirés en 2009, lors des travaux de pose d’un chauffage au sol dans le chœur.

[71] Archives privées de la Fabrique non-accessibles au public, Registre des Délibérations du Conseil de Fabrique de Sainte-Waudru du 8 février 1935 au 28 juillet 1953, séance du 29 juin 1953, p. 273.

[72] Extrait d’un registre du Conseil de Fabrique de Sainte-Waudru, séance du 27 mars 1958, transmis par M. Pierre Dufour, Président de la Fabrique de Sainte-Waudru que nous remercions.

[73] AEM, Fabrique de Sainte-Waudru, n° 262, acquits et pièces justificatives joints aux comptes de la Fabrique de 1825.

[74] Idem

[75] Idem

[76] Pour rappel, la châsse avait été réalisée en bois en 1804 à l’occasion du retour solennel des reliques en la collégiale.

[77] AEM, Fonds Sainte-Waudru, n° 263, acquits et pièces justificatives joints aux comptes de la Fabrique de 1826.

[78] A.É.M., Fabrique d’église de la collégiale Sainte-Waudru, n° 187-188 et copie dans le Registre des résolutions des Administrateurs de la Fabrique et de la paroisse de Sainte-Waudru, du 9 mai 1830 au 4 décembre 1837, n° 28, p. 36-38. Certains mots ont été soulignés. En marge, la mention « La clef du cadenas est déposée aux archives de la fabrique »

[79] Maillard-Luypaert, « Le destin tourmenté des reliques de Raimburge, abbesse d’Épinlieu », 107‑8.

[80] Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360.

[81] Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939; Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92.

[82] Niebes, « Inventaire des archives de la congrégation des Filles du Sacré-Coeur de Jésus à Mons 1554-1998 ».

[83] Ecole fondamentale libre du Sacré-Coeur de Mons, « Histoire de l’école ».

[84] Niebes, « Inventaire des archives de la congrégation des Filles du Sacré-Coeur de Jésus à Mons 1554-1998 ».

[85] « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80.

[86] Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; Ecole fondamentale libre du Sacré-Coeur de Mons, « Histoire de l’école ».

[87] Ecole fondamentale libre du Sacré-Coeur de Mons, « Histoire de l’école ».

[88] Ecole fondamentale libre du Sacré-Coeur de Mons.

[89] Niebes, « Inventaire des archives de la congrégation des Filles du Sacré-Coeur de Jésus à Mons 1554-1998 ».

[90] Ecole fondamentale libre du Sacré-Coeur de Mons, « Histoire de l’école ».

[91] Société d’archéologie et des amis du musée de Binche, « Les avatars du couvent et de l’église des Récollets à Binche, de 1796 à nos jours », 15‑17.

[92] Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle archéologique de Mons, 10b:315.

[93] Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne », 881‑82.

[94] Informations aimablement transmises par Henriane Vanuxem, bibliothécaire du séminaire de Tournai, le 18 février 2019.

[95] L’Ami de la religion, « L’Ami de la religion », 8 janvier 1839. Les deux ouvrages sont consultables à la bibliothèque du séminaire de Tournai.

[96] L’auteur, Hippolyte Rousselle, disait alors disposer d’un exemplaire dans sa bibliothèque. Sources : Rousselle, Annales de l’imprimerie à Mons, depuis 1580 jusqu’à nos jours, 692‑93; Duvivier, Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, 7:362‑63; Delecourt, Essai d’un dictionnaire des ouvrages anonymes & pseudonymes publiés en Belgique au XIXe siècle, et principalement depuis 1830, 261; Bulletin du bibliophile belge, Bulletin du bibliophile belge, 21 (12):253; Barbier, Barbier, et Billard, Dictionnaire des ouvrages anonymes, 3:702.

[97] La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939; Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique »; Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons; Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872.

[98] « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80. André-Philibert-Valentin Descamps, né à Masnuy-St-Jean le 29 août 1792, ordonné prêtre le 23 septembre 1815, devint en 1816 vicaire à Frasnes-lez-Buissenal ; en 1820, curé de Neufvilles ; en outre, en 1823, sous-principal du Collège de Soignies, et l’année suivante principal ; en 1830, il fut chargé comme président d’organiser le petit séminaire ouvert dans l’ancienne abbaye de Bonne-Espérance ; en 1833, il fut nommé chanoine honoraire de Tournai et deux ans après, chanoine titulaire ; adjoint comme coadjuteur à J. -B. De Ruesne, doyen de Sainte-Waudru, en 1836, il lui succéda à sa mort. En 1842, Labis l’appela aux fonctions de vicaire général du diocèse ; en 1855, il devint doyen du Chapitre. André Descamps a publié un Cours de droit naturel et des travaux historiques sur les vitraux de la cathédrale de Tournai, et les évêques de ce siège ; il a édité pour la Société des bibliophiles belges séant à Mons, les Annales du Hainaut par François Vinchant. Il mourut le 17 juillet 1866 à Tournai et a été inhumé au cimetière de Mons »[98].

[99] L’Ami de la religion, 279‑80; La Semaine religieuse, « La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai », 4 février 1939; Pérennès, « Dictionnaire de biographie chrétienne et anti-chrétienne »; Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons; Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique ».

[100] « L’Ami de la religion », août 1838, 279‑80.

[101] Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique ».

[102] A.É.M., Fonds Sainte-Waudru, Registre des décès de 1825 à 1859, non classé, boîte n°13. Voir Van Caenegem.

[103] Devillers, Mémoire historique et descriptif sur l’eglise de Sainte-Waudru a Mons, 92.

[104] Cercle archéologique de Mons, Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1872, 13:360.

[105] La tombe se trouve pelouse 1, concession 67. Voir Van Caenegem, « Bicentenaire de la paroisse Sainte-Waudru à Mons 1803/1804 – 2003/2004. Liste des curés-doyens suivie de celles des présidents du Conseil de Fabrique, des organistes titulaires et des présences en la collégiale de membres de la famille royale de Belgique ».