En ce deuxième jour du Challenge AZ 2017, j’ai décidé, pour la lettre B, de m’intéresser à une église, celle de Lobbes-Bonniers, près d’Anderlues, dans la région de Charleroi en Belgique. Ma famille paternelle a vécu à Lobbes pendant près de 60 ans ; pendant ce temps, bien des choses s’y sont passées.
Tout commence vers 1895 : à cette époque, Émile Briquet, âgé de 25 ans, installe derrière l’église des Bonniers la première version des Établissements Briquet-Romain, où seront fabriqués, pendant plus de trois quarts de siècle, toutes sortes d’équipements métalliques pour usines : machines-outils, escaliers métalliques anti-dérapants, etc. Rapidement, le succès de l’atelier permet à l’entreprise de croître : en 1911 déjà, une délégation de celui-ci est présente à l’exposition de Charleroi.
Pendant la première guerre mondiale, Émile Briquet décide de s’exiler à Paris, où il installe une succursale de son atelier. En rentrant, il agrandit celui-ci à plusieurs reprises, la reconstruction faisant fonctionner celui-ci à plein régime. En 1929, sa fille Anna Briquet épouse Désiré Druenne dans l’église des Bonniers toute proche ; leur photo de mariage fut prise sur le côté droit de l’église, à l’emplacement précis que viendra bientôt recouvrir l’atelier.
L’année suivante, en 1930, leur fils unique Jacques sera (selon ses dires, mais cela n’a pas été vérifié) le premier à être baptisé dans l’église après sa première consécration ; plus tard encore, en 1957, le premier fils de Jacques sera quant à lui le premier à être baptisé dans cette même église fraîchement reconsacrée après un incendie qui l’avait ravagée au cours des années 1950.
C’était aussi dans cette église qu’en 1956, Jacques avait épousé Mary Reul, rencontrée par l’intermédiaire du frère de cette dernière, avec qui Jacques avait été à l’école. C’est Jacques qui hérita de la gestion de l’entreprise à la suite de son grand-père Émile et de son père Désiré, décédé en 1950.
En cette même année 1956, enfin, Anna Briquet, fille d’Émile et épouse de Désiré, se porta volontaire pour devenir marraine de la nouvelle cloche de l’église des Bonniers, la précédente ayant été enlevée par les Allemands en 1943. Si l’entreprise ferma définitivement ses portes vers 1976, le bâtiment à côté de l’église resta longtemps en place, même si un incendie le ravagea quelques années plus tard. Il fut ensuite démoli.
L’église des Bonniers contempla ainsi, en un temps relativement restreint, une des périodes les plus passionnantes de l’histoire de cette famille : celle où les Druenne et leurs familles alliées parvinrent à élever leur condition au moyen d’une petite entreprise régionale.
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