Archive de l’étiquette Généalogie Druenne

Des photos pour remplacer la mémoire

Avec le grand déménagement et le grand chamboulement qui viennent de débarquer dans ma vie, mes préoccupations généalogiques ont, pour la plupart, été un peu malmenées au cours du mois écoulé. Aujourd’hui, je m’y remets avec ce rapide petit billet, inspiré du Généathème proposé par la généablogueuse Sophie Boudarel sur son site La Gazette des Ancêtres : « Des photos pour remplacer ma mémoire ». Mon objectif ici n’est cependant pas de présenter quelques photos symptomatiques de ce que fut mon enfance, mais plutôt d’insister (une fois de plus) sur l’importance de sauvegarder la mémoire familiale – et ce, chaque jour !

C’est en réaction contre ce risque permanent de l’oubli de la mémoire familiale proche qu’autant que possible, j’écris, je raconte, je note, j’annote. Photos, souvenirs, objets, récits, rien n’est superflu pour la postérité. Que restera-t-il de nous dans vingt, soixante, cent, deux cent ans ? C’est en bonne partie de nous que cela dépend. Aujourd’hui, de nombreux outils technologiques permettent de consigner le passé de manière facile, stable et sécuritaire. Il n’est pas difficile de numériser ce qu’il nous reste et de copier en divers endroits les souvenirs que nous aurons racontés. Pour ma part, ceux-ci ont pris la forme de plusieurs albums photos, de quelques caisses en carton de souvenirs (pas trop, pour ne pas que le tout soit trop encombrant), et d’un livret où j’ai raconté un maximum de ce que j’ai vécu, ressenti ou pensé à différentes époques de ma vie. De la même manière, je tiens au quotidien un « journal numérique » où je raconte en quelques mots ce qui, de la journée écoulée, mérite que je me rappelle.

Il serait trop encombrant et compliqué pour la postérité de faire le tri entre des pages et des pages de récits insipides du quotidien. C’est tout un art que de trier précieusement les photos, textes et récits qui resteront. L’idéal serait, selon moi, de faire de tout cela un grand livre de l’histoire d’une famille… C’est un de mes grands projets. Mais cela, j’en parlerai dans un prochain article.

Sur les traces de mes ancêtres

Le jeudi 21 juillet 2016, j’ai eu la chance de marcher dans les pas de mes ancêtres là où je ne l’avais jamais fait, là où des centaines de Druesne m’ont précédé : Ruesnes et Forest-en-Cambrésis. Si cela fait maintenant plus d’un an que j’ai découvert que c’est à Forest que sont mes origines, c’était la première fois que je m’y rendais « pour de vrai ». Un moment inoubliable ! Et pour cause…

Pour la première fois depuis longtemps, j’ai eu la chance de faire une petite virée d’un soir avec mes parents. Si l’idée de cette escapade dans le Nord trottait dans ma tête depuis longtemps, c’est pourtant presque « sur un coup de tête » que nous avons pris la route pour faire de ce rêve une réalité. Mettant d’abord le cap sur Ruesnes, nous y avons découvert le petit village d’où seraient originaires les premiers Druesne à avoir porté ce nom (voir l’étymologie du nom ici). Là, peu de traces de notre famille ; je m’y attendais, car aucun Druesne de mon arbre n’a vécu bien longtemps à Ruesnes. Nous avons cependant découvert un château en ruines, ainsi que des tombes portant le nom Camaret. Les Camaret auraient-ils un lien avec les de Camaret, originaires du village de Chamaret dans la Drôme provençale, où ma famille part souvent en vacances ? De futures recherches approfondies nous le diront peut-être.

Deuxième étape de notre escapade : Forest-en-Cambrésis. Si Ruesnes n’a pas gardé beaucoup de traces visibles des Druesne, ce n’est pas le cas de Forest, où on les trouve presque à chaque coin de rue ! Ensemble, nous avons été à la découverte de la ferme de la Couronne que mon ancêtre François Simon Druesne donna à son fils Simon, qui immortalisa son passage en gravant ses initiales (S.D.) et celles de son épouse Marguerite Givry (M.G.) dans la pierre de faîte du portail d’entrée de la ferme. On y trouve aussi une pierre commémorative du passage de Jésuites en 1744. L’église du village, rebâtie après 1918 (et dont je parle ici), ne contient plus aucune trace de la tombe de Simon Druesne et d’autres de mes ancêtres qui avaient été enterrés sous le dallage.

Avant de repartir vers la Belgique, sur la proposition de mon père, nous nous sommes rendus au cimetière de Forest, tout proche de la ferme de la Couronne, pour y trouver d’éventuelles tombes de Druesne susceptibles de nous apporter des informations sur l’histoire de la famille. Et comment ! Il y en avait des dizaines ! Armé de mon appareil photo, je circulais donc entre les tombes, appelé de temps à autre par mes parents qui en trouvaient d’autres. Nous entendant parler de Druesne, une dame, de passage dans le cimetière, s’est approchée de nous : « Je suis une Druesne, moi ! », dit-elle. Quelle bonne surprise ! Nous étions donc tombés, par un immense hasard, sur une cousine très éloignée, notre plus proche ancêtre commun étant le fameux Simon Druesne ! Nous avons échangé pendant quelques dizaines de minutes au sujet de nos histoires familiales respectives. Nos contacts échangés, c’est par internet que continuent nos échanges.

Une soirée inoubliable, qui restera longtemps dans les mémoires !

O… Origines

Quand j’étais petit, peu de recherches généalogiques sur la famille Druenne (du moins, en ce qui concerne la branche belge) avaient alors été menées. J’ai donc eu la joie de lever moi-même le voile sur les origines de la famille. Une sacrée aventure…

Ce qu’on savait, ce qu’on croyait

Le seul à avoir réalisé quelques recherches était mon grand-père, qui, longtemps avant moi, était parvenu, je ne sais comment, à la conclusion que la famille était originaire de Bretagne. Je pense qu’il se basait pour cela sur le fait qu’il avait sans doute entendu parler de quelques Druenne établis là-bas. Il avait tort : en réalité, les Druenne de Maurage descendent des Druesne de Forest-en-Cambrésis.

L’autre mythe familial était que le nom Druenne venait de la contraction de « de Ruesnes », faisant ainsi de nous, selon une plaisante croyance, des descendants de « nobles ». Bien évidemment, si l’étymologie était correcte, il s’avère que ce nom ne désigne nul autre que celui qui vient de Ruesnes, comme j’en parle ici.

Comment je m’y suis pris

Mes recherches généalogiques peuvent se résumer en deux phases méthodologiques.

  1. La première, bien incertaine et peu méthodique, était celle de la découverte. Ne connaissant pas le fonctionnement de la plupart des outils de généalogie, je faisais mes recherches sur Généanet, sans rencontrer beaucoup de succès car la branche des Druenne de Belgique dont je fais partie n’était, à l’époque, pas encore très étudiée sur Internet. Pendant des années, j’ai donc tourné en rond, collectionnant ici et là des informations, arbres partiels et documents d’archives. Je me contentais de collectionner des noms, sans connaître de détails sur la vie de ces personnes.
  2. La deuxième phase de mes recherches peut être qualifiée de phase de l’efficacité. Le jour où j’ai enfin découvert qu’il était possible de consulter les actes en ligne, et surtout le jour où j’ai compris comment les utiliser a révolutionné par pratique de la généalogie ! En quelques semaines, voire quelques jours, j’ai découvert une bonne série de générations d’ancêtres. Je suis alors arrivé à Jean-Baptiste Druesne, sur qui je suis resté bloqué de nombreux mois : marié à Maurage, il était renseigné comme né à « Forêt ». Or, ce nom est porté par beaucoup de villages… Il m’a fallu l’aide d’un groupe de généalogistes bénévoles pour trouver la commune de Forest-en-Cambrésis, à une cinquantaine de kilomètres de Maurage et près de la commune de Ruesnes. J’ai alors trouvé quelques générations supplémentaires, jusque François Simon Druesne. J’y ai aussi fait une merveilleuse découverte : la ferme de la Couronne (voir ici) ayant appartenu à ce dernier.

Et maintenant ?

À présent, je me sers de tous les outils que je peux trouver pour étoffer mon arbre. Mon objectif est, en quelque sorte, de rassembler en un arbre, ou quelques arbres, l’ensemble des Druesne, Druesnes, Druenne, Druennes, etc. que je peux trouver. Régulièrement, je contacte des contemporains de la famille, en espérant retracer leurs ancêtres et nous trouver un lien de parenté…

À ce jour, j’ai étudié entre 5 et 10 branches de Druesne, établis dans une série de villages voisins de Ruesnes. Toutes perdent leurs traces au XVIIème siècle, ce qui ne les empêche pas d’être parfois liées par des mariages plus tardifs. J’ai pour projet de réaliser sur ce site une page récapitulative des différentes grandes branches connues : patience, c’est du boulot !

N… Noms numériques

La numérisation et la mise en ligne de photos anciennes – ou moins anciennes – pose souvent la question de la meilleure manière de conserver les noms des personnes identifiées. Quand en plus les photos sont très nombreuses, le travail est d’autant plus fastidieux… Car si le/la généalogiste familial(e) sait identifier les différents ancêtres, ce n’est certainement pas le cas de toute la famille ! Alors comment faire ?

Je suis désolé si je vous déçois : je n’ai pas d’option-miracle. Au contraire : je suis encore en recherche. Voici quelques options que j’ai envisagées :

  • Pour les photos papier : C’est, dirai-je, le minimum. C’est le moins difficile, et, dans la mesure où les archives familiales sont en sécurité, c’est une option très durable. Mais bien entendu, la consultation n’est pas évidente, encore moins lorsqu’il s’agit de trouver les photos de l’une ou l’autre personne.
    • Pour les photos où peu de personnes sont représentées, une simple description au verso peut suffire. Malheureusement, cette option devient beaucoup plus difficile lorsque beaucoup de gens sont représentés sur les photos, ou lorsque les personnes ne sont pas suffisamment alignées pour qu’une simple description suffise. En plus, si on place la photo dans un album, il faut recopier toutes les légendes dans l’album puisque tous les versos des photos se trouvent inévitablement cachés.
    • Si la photo est dans un album, on peut dessiner rapidement à côté de celle-ci une ombre des différentes personnes présentes sur la photo, que l’on numérote avant de faire une liste avec des noms. C’est efficace, mais fastidieux quand il y a beaucoup de personnes sur la photo.
  • Pour les photos numériques : Incontestablement, la version numérisée des photos anciennes permet un classement (relativement) facile, une multiplication à l’infini, et bien entendu un partage et une consultation facilités. C’est surtout ici que la question de la meilleure technique de conservation se pose :
    • L’option la plus utilisée est celle de l’identification par métadonnées Picasa. C’est en bonne partie automatisé, certes, mais tellement fragile ! Il m’est déjà arrivé à plusieurs reprises de perdre des heures et des heures de travail à cause de la perte ou de la modification accidentelle d’une structure de dossiers ou des fameux fichiers « picasa.ini », qui contiennent toutes les informations que l’on encode au sujet de nos photos sur Picasa.
    • Il y a bien sûr la possibilité de la mise en ligne des photos sur Facebook, qui permet aussi une identification de visages. Mais en ce qui concerne les visages identifiés de personnes qui ne sont pas sur Facebook (bref, tous les ancêtres !), aucun moyen de retrouver facilement toutes les photos d’une personne. En plus, des questions de confidentialité se posent sans cesse.
    • Enfin, il est toujours possible – mais très laborieux, tant au moment de l’identification qu’au moment de la consultation – de tenir un fichier Excel croisant une colonne par photo et une ligne par personne. C’est un système plus « solide » que celui des métadonnées, mais bien plus lent et peu efficace.

Tant que je n’ai pas trouvé de meilleur système d’identification que les métadonnées Picasa, je conserverai ce système. Avec toujours la peur de perdre les photos en question, hélas… Si vous avez une idée, une proposition, n’hésitez pas !

J… Journal de recherches

Je suppose qu’il vous est aussi déjà arrivé, à vous qui faites des recherches généalogiques mais aussi à tous ceux qui ont déjà fait des recherches dans un tout autre domaine, de brasser tant et tant d’informations, de pages Web et de documents en tout genre, qu’on finit par dévier de son objet de recherche initial pour résoudre une autre question non moins passionnante que l’originale. C’est bien naturel… Mais souvent pas très efficace. Comment faire pour éviter ce genre de pertes de temps ? Je ne sais pas, moi… Pourquoi pas un journal de recherches ?

Quel contenu ?

Tenir un journal de recherches n’est pas bien compliqué et ne demande pas grand-chose, si ce n’est de se tenir à consigner précisément l’avancement de ses travaux. Seront toujours intéressants à noter :

  • La date de la recherche, qui permettra éventuellement de retrouver plus facilement une page Web consultée au moyen de l’historique de votre navigateur ;
  • L’objectif initial, assez précis pour qu’il soit possible de s’en souvenir précisément en relisant le journal plus tard ;
  • Vos principales découvertes, quelques conclusions, et/ou la référence de l’endroit où vous notez plus précisément les résultats (si vous ne le faites pas dans le carnet-même) ;
  • Les éventuelles questions qui se posent au cours de la recherche, les nouvelles idées qui ont surgi ;
  • Les sujets à approfondir, sur lesquels il vous faudra revenir plus tard.

Avec ces différents éléments, il vous sera plus facile de retrouver les informations que vous trouvez au cours de vos recherches. Ce journal deviendra pour vous le centre d’informations qu’il vous manquait !

Quel support ?

Tout dépend de vos préférences. Il peut s’agir d’un carnet classique, d’un classeur, d’un outil informatique prévu à cet effet ou encore d’un document Word. Il importe, de toute façon, que le support de votre choix soit bien organisé, de manière à ce qu’il soit facile pour vous d’y retrouver une information !

  • Le carnet est facile à emporter partout et n’a pas besoin de batterie pour fonctionner, mais il se perd et l’information n’est pas facile à y retrouver, d’autant plus lorsque, faute de place, les renvois se multiplient entre les pages et lorsque vous y insérez de nombreuses feuilles de papier ;
  • Le classeur permet d’intercaler facilement de nouvelles pages lorsque vous manquez de place, mais il prend beaucoup de place et s’alourdit rapidement ;
  • Le document Word pose le problème de nécessiter un ordinateur pour être lu et modifié. Il risque toujours d’être perdu, sauf bien entendu si vous utilisez Google Drive, Dropbox ou un autre espace de stockage en ligne. Il permet de retrouver facilement une information en y faisant une recherche par mots-clés ;
  • Les outils en ligne sont, à mon goût, une option extrêmement pratique. Ils sont faciles d’utilisation, souvent compatibles et synchronisés avec les différentes surfaces (ordinateur, tablette, téléphone), facilitent l’enregistrement de pages Web et le partage avec d’autres personnes. Parmi eux…
    • Evernote propose un classement des informations par notes, classées par blocs-notes et avec d’éventuelles étiquettes fonctionnant comme des mots-clés. Le service permet d’enregistrer des pages Web entières en l’état, des liens URL, ou toute autre information intéressante.
    • OneNote est l’outil de prise de notes de la suite Office (qui fait aussi Microsoft Word, Excel, etc.). Il s’agit d’un outil intéressant, utile et proposant les mêmes fonctionnalités qu’Evernote, en intégrant un bouton d’envoi par mail rapide d’une note. La structure du classement des notes est toutefois différente, proposant plutôt des intercalaires que des étiquettes, par exemple.
    • Google Keep n’a pas la même utilité que les deux outils précédents. Il s’agit, ici, d’élaborer des listes et de noter de petites choses à ne pas oublier, plutôt à l’image d’un mur de Post-It. L’application permet aussi d’enregistrer des URL en un clic, des images ou encore des enregistrements audio.

Bien entendu, de nombreuses autres options sont disponibles : faites appel à votre créativité, et laissez parler vos préférences. Pour ma part, je me sers de plusieurs outils de manière parallèle, selon l’information à classer.

Et vous, quels outils préférez-vous ? Des conseils à donner, à partager ?

Bonnes recherches !

EDIT : En terminant cet article, je me rends compte que je ne suis pas le seul à avoir réalisé aujourd’hui un article sur les journaux de recherche. Je vous invite à lire l’article de Brigitte sur le sujet et celui de Dominique – les deux sont très intéressants !