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Abraham Duquesne, un ancêtre noble ?

En son temps, mon arrière-grand-mère Hermina Duquesne était persuadée que sa famille avait une origine noble, éventuellement liée avec la famille Duquesne de la Vinelle. Avait-elle raison ? C’est ce que j’ai essayé de savoir.

Je connaissais, au début de cette recherche, les ancêtres de mon arrière-grand-mère sur trois générations au-dessus de la sienne :

Louis Duquesne (1791-1858)
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Louis Duquesne (1842-?)
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Victor Duquesne (1874-1942)
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« Mina » Hermina Duquesne (1906-1997)

Il me fallait donc remonter plus loin que ce Louis, originaire de Dunkerque. Des recherches d’actes et de documents divers et variés m’ont permis de retrouver une ou deux générations supplémentaires, avant que, par manque d’archives numérisées, je doive me tourner vers la méthode du coucou : je suis parti à la conquête d’informations sur Généanet. Bien évidemment, ces informations doivent toujours être maniées avec des pincettes, car il n’est pas rare que des erreurs s’y glissent.

Gagné : j’y ai trouvé de nombreuses réponses à mes questions, ou plutôt à celles de mon arrière-grand-mère ! Mais toutes ne sont pas très satisfaisantes. D’une part, il ne semble pas y avoir de lien de parenté entre les Duquesne et les Duquesne de la Vinelle, ces deux familles étant très anciennes (voir sur le site de Thierry Prouvost les ancêtres des Duquesne de la Vinelle) et la seconde ayant été anoblie assez tardivement. Voilà qui est réglé : Bonne-Maman avait tort ! D’autre part, un arbre Généanet indique que les Duquesne de ma famille descendraient d’Abraham Duquesne, marquis et lieutenant général de la Marine française, proche de Louis XIV !

Selon Wikipédia, Abraham « est l’un des grands officiers de la marine de guerre française du XVIIe siècle. Né dans une famille huguenote au début du XVIIe siècle, il embarque pour la première fois sous les ordres de son père, capitaine de vaisseau. Il sert sous Louis XIII pendant la guerre de Trente Ans et se distingue en plusieurs occasions, notamment aux combats de Tarragone et du cap de Gata, mais doit quitter la marine en 1644 après avoir perdu un navire.

Pendant les troubles de la minorité de Louis XIV, il obtient de Mazarin l’autorisation de servir dans la marine royale suédoise, en compagnie de son frère. Il prend part à la guerre de Torstenson qui oppose le royaume de Suède au Danemark et se distingue au combat de Fehmarn en prenant le navire amiral du commandant de la flotte danois Pros Mund. 

Rentré en France, il réintègre la Marine royale et est envoyé en 1669 au secours de Candie, assiégée par les Turcs. Il prend part à la guerre de Hollande (1672-1678) et combat à la bataille de Solebay (1672) et à Alicudi (janvier 1676), mais c’est à la bataille d’Agosta (avril 1676) et à celle de Palerme qu’il se distingue tout particulièrement. Il termine sa carrière avec le grade de lieutenant général des armées navales, freiné dans son avancement par sa religion qu’il refusera d’abjurer malgré l’insistance de Louis XIV et de ses conseillers (Colbert et Bossuet). […] En 1685, il est l’un des très rares personnages autorisé à rester protestant et à pouvoir demeurer en France malgré l’Édit de Fontainebleau, à condition qu’il ne se livre à aucun acte d’allégeance public « à la religion prétendue réformée ». Il demande à émigrer, mais cette faveur lui est refusée, de peur qu’il ne renseigne l’étranger sur l’état des forces navales françaises. […] Une semaine après sa mort, le Roi ordonne que tous ses biens soient mis sous séquestre. À sa veuve on laisse le choix de l’émigration ou de l’abjuration. Cette dernière finit par renier sa foi et peut conserver ses biens. Sur les quatre fils du couple, deux se convertiront au catholicisme, les deux autres émigreront en Suisse. Parmi eux, son fils Henri Duquesne, qui transporte le cœur de son père au temple d’Aubonne, dans le canton de Vaud (Suisse). Ce dernier lui compose l’épitaphe suivante en latin dont voici la traduction :

« Du Quesne fils à son père:
Ce tombeau attend les restes de Duquesne
Son nom est connu sur toutes les mers
Passant, si tu demandes pourquoi les Hollandais
Ont élevé un monument superbe à Ruyter vaincu,
et pourquoi les Français
Ont refusé une sépulture au vainqueur de Ruyter
Ce qui est dû de respect et de crainte à un monarque,
Dont s’étend au loin la puissance,
M’interdit toute réponse ». »

Anobli en 1650 sous le titre de baron d’Indret et en 1682 sous le titre de marquis du Quesne, il prend les armes d’argent au lion de sable, lampassé et armé de gueules.

Voilà un bien illustre ancêtre ! …Sauf que quelque chose me chagrine. Dans l’arbre Généanet dont je parlais,  le nom de l’enfant d’Abraham dont serait issue mon arrière-grand-mère, né en 1635, est inconnu. Comment cela est-ce possible, comment la filiation peut-elle être établie avec certitude dans ce cas ? D’autant plus que dans l’arbre de Wailly et sur Wikipédia, tous les enfants d’Abraham sont nés bien plus tard que cet « enfant inconnu », et celui-ci n’y figure pas. Cela est incohérent… Peut-être ne suis-je pas le descendant d’Abraham Duquesne ? Si je le suis, alors par quelle filiation ? Peut-être le saurai-je un jour…

O… Origines

Quand j’étais petit, peu de recherches généalogiques sur la famille Druenne (du moins, en ce qui concerne la branche belge) avaient alors été menées. J’ai donc eu la joie de lever moi-même le voile sur les origines de la famille. Une sacrée aventure…

Ce qu’on savait, ce qu’on croyait

Le seul à avoir réalisé quelques recherches était mon grand-père, qui, longtemps avant moi, était parvenu, je ne sais comment, à la conclusion que la famille était originaire de Bretagne. Je pense qu’il se basait pour cela sur le fait qu’il avait sans doute entendu parler de quelques Druenne établis là-bas. Il avait tort : en réalité, les Druenne de Maurage descendent des Druesne de Forest-en-Cambrésis.

L’autre mythe familial était que le nom Druenne venait de la contraction de « de Ruesnes », faisant ainsi de nous, selon une plaisante croyance, des descendants de « nobles ». Bien évidemment, si l’étymologie était correcte, il s’avère que ce nom ne désigne nul autre que celui qui vient de Ruesnes, comme j’en parle ici.

Comment je m’y suis pris

Mes recherches généalogiques peuvent se résumer en deux phases méthodologiques.

  1. La première, bien incertaine et peu méthodique, était celle de la découverte. Ne connaissant pas le fonctionnement de la plupart des outils de généalogie, je faisais mes recherches sur Généanet, sans rencontrer beaucoup de succès car la branche des Druenne de Belgique dont je fais partie n’était, à l’époque, pas encore très étudiée sur Internet. Pendant des années, j’ai donc tourné en rond, collectionnant ici et là des informations, arbres partiels et documents d’archives. Je me contentais de collectionner des noms, sans connaître de détails sur la vie de ces personnes.
  2. La deuxième phase de mes recherches peut être qualifiée de phase de l’efficacité. Le jour où j’ai enfin découvert qu’il était possible de consulter les actes en ligne, et surtout le jour où j’ai compris comment les utiliser a révolutionné par pratique de la généalogie ! En quelques semaines, voire quelques jours, j’ai découvert une bonne série de générations d’ancêtres. Je suis alors arrivé à Jean-Baptiste Druesne, sur qui je suis resté bloqué de nombreux mois : marié à Maurage, il était renseigné comme né à « Forêt ». Or, ce nom est porté par beaucoup de villages… Il m’a fallu l’aide d’un groupe de généalogistes bénévoles pour trouver la commune de Forest-en-Cambrésis, à une cinquantaine de kilomètres de Maurage et près de la commune de Ruesnes. J’ai alors trouvé quelques générations supplémentaires, jusque François Simon Druesne. J’y ai aussi fait une merveilleuse découverte : la ferme de la Couronne (voir ici) ayant appartenu à ce dernier.

Et maintenant ?

À présent, je me sers de tous les outils que je peux trouver pour étoffer mon arbre. Mon objectif est, en quelque sorte, de rassembler en un arbre, ou quelques arbres, l’ensemble des Druesne, Druesnes, Druenne, Druennes, etc. que je peux trouver. Régulièrement, je contacte des contemporains de la famille, en espérant retracer leurs ancêtres et nous trouver un lien de parenté…

À ce jour, j’ai étudié entre 5 et 10 branches de Druesne, établis dans une série de villages voisins de Ruesnes. Toutes perdent leurs traces au XVIIème siècle, ce qui ne les empêche pas d’être parfois liées par des mariages plus tardifs. J’ai pour projet de réaliser sur ce site une page récapitulative des différentes grandes branches connues : patience, c’est du boulot !

G… Plaidoyer pour une Généalogie Gratuite

Pour continuer ce #ChallengeAZ, je ne pensais pas faire dans l’originalité : les mots en G que j’avais choisis étaient Généalogie, Geneanet et Gallica. Mais pas moyen : je n’avais pas d’inspiration pour ces mots, aussi larges soient-ils, même si je me sers beaucoup des trois. Du coup, j’ai changé d’avis : je me suis orienté vers la Généalogie Gratuite. Petit plaidoyer à l’intention de ceux qui se font de l’argent sur la mémoire des autres.

Tout d’abord, une mise au point s’impose. Je ne vise aucunement ici les généalogistes professionnels, ceux qui offrent leurs services pour étudier la généalogie de l’une ou l’autre personne à la recherche de ses ancêtres. Non, ceux que je vise ici, ce sont les entreprises qui récupèrent des archives, souvent gratuites ici et là, pour les proposer à prix d’or à leurs clients potentiels en les alléchant par des aperçus appétissants.

Je suis convaincu qu’il devrait être possible pour chacun de se mettre à la recherche de ses ancêtres et de retrouver, certes avec quelques compétences, mais sans dépenser un sou, les personnes grâce à qui il ou elle est venu(e) au monde. Le droit de connaître ses origines est selon moi un droit inaliénable pour toute personne qui peut se le permettre et pour qui une telle démarche est possible !

Certes, certains outils annexes peuvent se permettre d’être payants, résultant de l’investissement de certaines entreprises en technologies et en logiciels. C’est, encore une fois, aux entreprises qui gagnent de l’argent en proposant ce qui est offert gratuitement ailleurs que j’en ai. Depuis quand peut-on monnayer l’histoire de nos ancêtres, les documents publics du passé ?

Chacun doit pouvoir découvrir ses ancêtres, sans être freiné dans cette démarche par une entreprise peu scrupuleuse. N’est-ce pas votre avis ? N’hésitez pas à ouvrir le débat, j’y suis ouvert et je vous attends !