Les précurseurs

La roue de Mayence, semblable à celle de la légende

Le premier « de Ruesnes » à être cité aurait été Gérard (Géraud) de Ruesnes, « déjà très célèbre » en 1091. Il aurait, plus précisément, été le « premier » à avoir joint le nom « de Ruesnes » à celui de « de Vendegies » afin de se faire appeler par un nom qui fasse référence à la roue de son blason[1]. Cependant, comme cela est expliqué dans la section « étymologie » du chapitre précédent, aucune source consultable de nos jours ne prouve qu’il ait existé : en effet, si certains documents mentionnent ce Gérard de Vendegies, le surnom « de Ruesnes » ne lui est pas adjoint : en 1091, celui-ci avait en effet cédé au Chapitre de Cambrai « la dîme qu’il possédait en sa seigneurie »[2].

Le 10 mars 1274 fut rendue à la Cour féodale de Douai une sentence mettant un terme à un procès entre le chapitre de Sainte-Croix de Cambrai et Adam de Beaudignies, seigneur de Marquette, au sujet de leurs juridictions respectives à Marquette. Un certain Gilles de Ruesne fut témoin de l’affaire[3].

En 1276, un incident survint à Mons au sujet du bailli de Hainaut[4] Hugues de Ruesne, qui commit l’erreur « par mespresure et mal avisement » de prêter serment devant les échevins de la ville de Mons avant de le faire en la collégiale de Mons, devant le Chapitre de Sainte-Waudru[5]. Le 13 janvier 1277, Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre et de Hainaut, émet une charte rappelant la règle[6]. Hugues prêta serment sur la benoîte affique, un bijou attribué par la tradition à sainte Waudru elle-même (7ème siècle) et encore conservé de nos jours dans le trésor de la collégiale de Mons[7].

La tenue traditionnelle des chanoinesses du Chapitre de Sainte-Waudru à Mons (domaine public)

La benoîte affique, bijou sur lequel se prêtaient des serments et duquel dépendaient des fiefs (conservé à la collégale Sainte-Waudru à Mons, image : SudInfo.be)

Le même Hugues de Ruesne scella le 13 juin 1280 la lettre d’hommage de Jean d’Audenarde et de Rosoit à Jean d’Avesnes, Comte de Hainaut, dont il détenait le fief de Flobierc (Flobecq)[8], ainsi qu’à l’investiture du premier en tant que seigneur des lieux[9]

La même année, le même Jean d’Audenarde, reprit en fief de Jean d’Avesnes la ville de Lessines et ses dépendances, que ses ancêtres avaient tenues en franc-alleu, c’est-à-dire en pleine propriété. Le même Hugues, chevalier et sire de Ruesne, était présent[10]. Jean d’Audenarde et son épouse Alix de Rosoit fonderont plus tard l’hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines, que l’on peut toujours visiter.

L’année suivante, en 1281, Hugues de Ruesne fut à nouveau témoin d’un jugement rendu par le Comte de Hainaut au sujet d’un désaccord quant aux terres de Beuvrages (Nord) et Saint-Saulve-lez-Valenciennes (Saint-Saulve, Nord) et à la succession de la dame de Wezemale[11]. Il fut par ailleurs témoin du transfert du fief de Flobecq (mentionné ci-dessus) de Jean d’Audenarde à son fils Jean, seigneur de Rosoy, devant Jean d’Avesnes, Comte de Hainaut[12].

En cette fin du 13ème siècle, une certaine Élisabeth de Ruesnes épousa un certain Baudri, baron de Roisin et seigneur du Petit-Wargnies. Ce dernier décéda en 1300[13].

Guillaume Ier de Hainaut (1286-1337) (domaine public)

Le lundi 15 mai 1307, au Quesnoy, un arrangement fut fait en règlement d’un vice de procédure déjà ancien de plusieurs années. Guillaume Ier de Hainaut, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande de 1304 à 1337, expliqua que son arrière-grand-mère Marguerite de Constantinople, fille de l’empereur Baudouin IX de Constantinople et comtesse de Flandre et de Hainaut de 1244 à 1280, avait rendu à l’église Saint-Jean de Valenciennes (probablement l’église Saint-Géry) un fief qui lui avait été donné par Marie, fille de Driwon de Pont-sur-Escaut (probablement Escautpont). Hélas, la comtesse Marguerite étant veuve depuis 1244, faire don du fief en question ne relevait pas de ses prérogatives ; à l’époque, les héritiers de Marie de Pont-sur-Escaut, à savoir sa jeune sœur Kelekine et son époux Hugues de Ruesne, avaient consenti à la donation. Mais cette dernière n’ayant pas été faite selon les termes fixés par la loi, elle n’avait de ce fait aucune valeur juridique ; c’est donc Guillaume de Hainaut qui, au début de son règne, régla l’affaire en rendant définitive et légale la donation que son arrière-grand-mère avait faite au moins vingt-sept ans plus tôt[14].

En 1321, un certain Henry de Ruesne vendit un poste de magistrat à Dourlers, à 30 kilomètres de Ruesnes, à un certain Englebiers de Froitmont. Peu de temps après, celui-ci porta allégeance à son suzerain le Comte de Hainaut[15].

En 1336, un certain Jehan de Ruesne rendit hommage au Comte de Hainaut, dont il dirigeait un fief lige, c’est-à-dire un territoire géré par ses soins mais ne lui appartenant pas et pour lequel il devait une redevance au Comte de Hainaut. Ce fief, désigné par l’expression « tiéroit de le Capielle », correspondait vraisemblablement à la commune moderne de Capelle, directement au sud-ouest de Ruesnes[16].

 

Marguerite de Constantinople (1202-1280) (domaine public)

En 1348, le sire de Mastaing, redouté par sa puissance, mena une expédition militaire à Gommegnies, tout proche du Quesnoy. C’était de trop pour les bourgeois de Gommegnies, qui, ayant senti le coup venir, avaient organisé une farouche résistance à cette attaque et ne manquèrent pas, à la suite de cette dernière, de faire connaître leurs plaintes à la noblesse locale, y compris au père du sire de Mastaing lui-même. Fou de rage face à la résistance rencontrée, l’auteur de l’expédition assassina près de Condé le lundi 3 mars 1348[17] un bourgeois du nom de Lottart de Binche. En réaction, la ville de Valenciennes bannit de ses murs à perpétuité l’auteur de ce crime ainsi qu’une série de ses proches et compagnons témoins du meurtre, y compris un certain Tiestars de Vendegies, fils de Villain de Rœsne[18].

Marguerite II de Hainaut (1311-1356)

Le jeudi 23 mai 1353[19], Nicolas de Lalaing, bailli de Hainaut, en discussion avec l’abbaye d’Anchin au sujet de sa juridiction à Pecquencourt (localité appartenant au canton de Marchiennes, dans le Nord), envahit cette localité à main armée, chassa le magistrat institué par l’abbé, en nomma un autre et emmena comme prisonniers le prieur, le sous-prieur et les principaux religieux. Il était accompagné de ses amis Jean de Harchies, Gilles, sire de Fontenay, Gérard, sire de Roesne, chevaliers et Guillaume du Casteler, châtelain d’Ath, écuyer, ainsi que d’une quarantaine d’hommes. Les coupables se rendirent sans doute bientôt compte de la gravité de leurs actes, car avant le 15 juillet suivant, le bailli de Hainaut, le seigneur de Harchies et leurs gens partirent à cheval dans l’intention de solliciter le pardon de l’évêque d’Arras pour l’enlèvement d’un prisonnier à Anchin et l’incarcération de moines à Valenciennes, mais certains renseignements recueillis en route les firent rebrousser chemin et solliciter l’intercession du prévôt de l’église d’Haspres. Celui-ci accomplit un voyage de trois jours avec maître Pierre de Brabant portant à l’évêque des lettres de la comtesse Marguerite II de Hainaut (1310-1356), épouse de l’empereur Louis IV de Bavière, qui demandait vraisemblablement que l’excommunication ne soit pas prononcée contre les coupables. Jacques du Mortier vit ensuite l’évêque d’Arras et l’abbé d’Anchin. Puis, d’autres, comme Etienne Maulion, l’abbé de Liessies, Simon de Lalaing et Taillefer de Rosne retounèrent à l’évêché et firent rapport à la comtesse, à Mons et à Valenciennes.

L’affaire alla jusqu’au roi de France Jean II « Le Bon ». Le 8 septembre 1353, l’évêque de Cambrai et le seigneur de Ligny réglèrent les débats des procureurs du roi et de la comtesse au sujet des exploits commis par les gens de celle-ci à Anchin, Pecquencourt, Marchiennes, etc., depuis que Marguerite avait fait hommage au roi de la terre d’Ostrevant. La minute, sur parchemin, d’un accord avec l’abbaye « s’il plait au roi » a été conservée. On y lit que les quatre chevaliers et l’écuyer fourniront cinq images en cire portant leur blason, pesant 13 livres et que 40 de leurs hommes porteront une torche allumée de même poids, depuis l’église de Pecquencourt jusqu’à l’abbaye ; ils demanderont pardon à l’abbé et aux cinq moines. Celui-ci sera accordé à condition que le sire de Lalaing donne un plat d’argent à quatre écussons émaillés de ses armes, les quatre autres seigneurs un plat semblable et deux cierges qui brûleront durant les offices ; chaque plat sera de 8 marcs d’argent et chaque cierge pèsera 4 livres. L’ordre du cortège fut prévu : les 40 porteurs de torche iront deux par deux et immédiatement après, Nicolas de Lalaing, précédé d’un écuyer portant l’image avec les armoiries, puis chaque autre seigneur, derrière l’écuyer portant l’image offerte. Au seuil de l’église, les cinq personnages les porteront eux-mêmes. L’évêque d’Arras fixera le jour de l’offrande des torches et des images, il en avertira les intéressés au moins un mois à l’avance.

Jean II « Le Bon », roi de France (1319-1364)

Ces offrandes furent présentées à Anchin le 9 février 1354. La veille, le sire de Lalaing, Jean de Harchies et les autres s’étaient réunis à Valenciennes, avec 57 chevaux. Ils soupèrent et logèrent à Denain ; ayant obtenu leur pardon, ils dînèrent et soupèrent à Ascons puis dormirent encore à Denain ; ce voyage coûta 52 livres et 18 sous. On voit dans les comptes des exploits du bailliage de Hainaut que celui-ci paya deux plats d’argent façonnés par Jean de Somain, orfèvre à Valenciennes et deux cierges (69 livres, 19 sous, 3 deniers), une image d’argent de 20 marcs (39 livres, 19 sous) et 668,5 livres de cire achetées à deux ciriers de Valenciennes (99 Livres, 2 deniers avec la façon). Le comté paya aussi les frais des voyages.

D’autre part, le 26 novembre 1353, le roi avait accordé aux coupables un sauf-conduit pour se présenter devant lui afin de s’excuser le leurs méfaits. Cette démarche fut accomplie rapidement, ainsi qu’en témoigne une déclaration rédigée à Paris le 13 décembre suivant[20].

Sceau d’Henri de Ruesne (1358), conservé dans les archives de l’Etat belge

Les Archives de l’Etat belge conservent, dans leur impressionnante collection de sceaux, un moulage de celui d’un certain Henri de Ruesne, datant de 1358. L’origine du sceau et la nature du document qu’il accompagnait sont inconnus. Les symboles utilisés rappellent le blason de la famille de Roeulx, qui ne possède cependant pas le curieux cercle présent au centre de ce sceau.

En 1410, le Comte Guillaume IV de Hainaut notait dans un plan de remboursement devoir « au remanant madamme de Ruesne », c’est-à-dire au veuf de cette dernière, la somme de 16 livres (lbz), 8 sols (s) et 10 deniers (d)[21].

Sance de Ruenne, seigneur de Vendegies-sur-Écaillon et de la Boche, probablement né vers 1422, était le fils de Robert de Vendegies, seigneur de Vendegies-sur-Écaillon et de la Boche, et de Marie Damicq, dame de Bersez[22] (mariés vers 1422)[23]. Il épousa Jeanne[24] de Beauffort de Grantrin, fille de Jean Ier dit Dragon, chevalier de Beauffort (1400-1465) et de Marie, Dame de Bullecourt de Paris (1400-1473)[25]. On remarquera que Sance et son père n’étaient pas seigneurs de Ruesnes, la commune étant à cette époque possédée par la famille du Bois de Hoves. Il portait cependant probablement le surnom « de Ruenne » en héritage de ses ancêtres, qui, eux, possédaient vraisemblablement cette seigneurie.

Sance (François) de Ruenne et Jeanne de Beauffort eurent une fille du nom d’Anne de Vendegies, dite de Ruenne, dame de Vendegies et de la Boche. Celle-ci épousa par contrat du 6 avril 1486 un certain Ogier de Montmorency, seigneur[26] de Wastines, Bersée, Vendegies, Sautaing, Barly, la Boche et Châtellet, qui décéda le 14 septembre 1523[27]. Ce dernier était le second fils de Louis de Montmorency-Fosseux († 1490) et de Marguerite de Wastines, dame de Wastines, de Roupy et de Nomaing (1436-1485)[28]. Lors de son mariage, Anne de Vendegies eut pour dot les terres de Vendegies, Sautaing, Bersée, la Boche, Hellem, Fromés, Luperdrie, Fremicourt et Châtellet[29].

Vendegies-sur-Ecaillon dans les albums de Croÿ (17ème siècle)

Armes d’Anne de Vendegies (partie de droite seulement), gravées sur sa tombe (du Chesne Tourangeau)

Toujours selon du Chesne Tourangeau[30], Anne de Vendegies portait de sable à la roue d’argent de six raix, comme le montre la partie droite des armes ci-contre.

Selon Casimir de Sars de Solmont[31], Anne de Vendegies n’aurait cependant pas apporté la terre de Vendegies en dot lors de son mariage avec Ogier de Montmorency : en effet, celle-ci aurait été à son frère, du nom de Guillaume de Vendegies dit de Ruenne, qui devint seigneur de Vendegies et épousa Clémence de Ruymont (qui portait bande de gueules et d’or de six pièces)[32].

Anne de Vendegies et Ogier de Montmorency eurent un fils du nom de Jean de Montmorency, seigneur de Wattines, Bergues, Bersée, Barly, Vendegies, Sautaing, la Boche, Beuvry et Hellun, par testament de son père. Né le 3 mars 1488 et décédé en 1538, Jean fut premier échanson de Philippe II, archiduc d’Autriche. Il fit son testament le 1er août 1535 et fut enterré dans l’église Saint-Étienne de Bersée. Le 28 janvier 1518, il épousa Anne de Blois, fille de Louis de Blois, seigneur de Trélon et de Jeanne de Ligne, qui décéda le 9 février 1558[33].

Si la descendance des Montmorency continue encore sur plusieurs générations, le qualificatif « de Ruenne » que portaient leurs ancêtres les seigneurs de Vendegies n’aurait cependant pas été transmis. Nous n’irons donc pas plus loin dans cette prestigieuse descendance.

L’église Saint-Etienne de Bersée, construite vers la même époque que le décès de Jean de Montmorency (Wikimedia Commons)

Le palais des Etats d’Artois à Arras (Wikimedia Commons)

On retrouve cependant, dans un document d’Étienne Pattou[34], un certain Philippe III, baron de Beauffort († 1582), chevalier et seigneur de Montenescourt, Ruesnes et Ransart, député de la Noblesse aux États d’Artois et époux de Madeleine de La Marck, dame de Lumain. À cette époque, la seigneurie de Ruesnes était aux mains de la famille d’Andelot, comme on le verra plus loin. Philippe III aurait-il porté le nom de Ruesnes par transmission familiale du nom, sans cependant avoir réellement été seigneur de Ruesnes ? Il transmit à sa fille Anne, baronne de Beauffort, le titre de dame de Ruesnes[35].

En 1426 fut installé à Valenciennes, sous une arcade pratiquée dans la muraille de la chapelle Saint-Joseph de l’Église Saint-Géry, ancienne abbatiale du Couvent des Récollets (et avant cela des Cordeliers), un « marbre élevé, à demi-bosse, [qui] représentait Guillaume de Ruenne († 1426), écuyer, armé de toutes pièces et sa femme, long vêtue près de lui. En arrière, deux belles lames de cuivre sur l’une sont gravés deux personnages, long vêtus, c’étaient Régnier Dou Gardin († 1393) et sa femme, l’autre était au nom d’Évrard Dou Gardin († 1400) » (source inconnue).

Il semble que ce gisant, qui était accompagné de quatre écussons et existait encore au début du 20ème siècle, ait désormais disparu. Guillaume de Ruenne, décédé le 29 juin 1426 à Valenciennes, était le seigneur de Caumont. Il portait de gueules à une roue d’or, au franc-quartier d’hermines[36], c’est-à-dire une roue jaune sur fond rouge, un quart du blason étant recouvert d’hermines. Le franc-quartier laisse supposer que Guillaume de Ruenne n’était pas issu d’une lignée d’aînés, alors que la roue (dont l’inversion des couleurs dans l’ouvrage de Sars de Solmont est bien possible) confirme que Guillaume était issu de la famille des seigneurs de Vendegies. Son épitaphe, auprès de son gisant, était le suivant[37] :

Chÿ gist Willeme de Ruenne dit de Kaumont escuier qui trespassa le 29ème jour du mois de juin l’an 1426 priez pour s’ame – et par de lez lui gist Demiselle Agnès Grebert sa femme et espouse dudit Willemme, qui trespassa l’an 1435 le 5ème jour du mois de mai priez Dieu pour s’ame.

L’épouse de Guillaume, Agnès Grébert, était la fille de Jean Grébert, seigneur de Beaussart et de Baillon et échevin de Valenciennes en 1355 († 1392 à Valenciennes), et d’Agnès de le Sauch, décédée le 9 juin 1404 à Valenciennes[38].

En 1443, Jean de Roesne fut impliqué dans une affaire de location (arrentement) de terres rapportée dans des archives de la cense du Becqueriau à Marly, en banlieue de Valenciennes[39]. Le contenu exact de ces archives est inconnu.

Entre 1451 et 1457, Piérart de Ruesnes et Jacquemart de Bohaing héritèrent de bois (futaies) à Villers-Pol, au lieu-dit « chemin de le Haie »[40].

Le 10 juin 1612, Henri de Butbach, fils de Laurent de Butbach et Laurence de Ruenne, fit profession de capucin. Il était aussi connu sous le nom d’Apollinaire de Liège. Il était né vers 1586 et vivait à Malmédy en 1628[41].

Le 1er octobre 1657, depuis Metz où il séjournait, le cardinal Mazarin écrivit à « M. de Druenne »[42] pour lui faire part de son mécontentement dû à l’arrivée de sept cavaliers au lieu des douze que Druenne avait apparemment promis à Mazarin[43].

Le 9 mars 1682, Péronne de Ruesne devint marraine d’un certain Jacques Albert Duquesne, fils d’Albert Duquesne et Marie Françoise Delebecque, baptisé ce jour à Roubaix. Le parrain se nommait Philippe Honoré.

[1] Le Carpentier, Histoire Genealogique Des Païs-Bas, Ou Histoire De Cambray, Et Du Cambresis.

[2] Demeunynck et Devaux, Annuaire statistique du département du Nord, 1833, 100.

[3] Voir les ajouts en bas de page.

[4] « Le bailli de hainaut, dignité attestée dans les sources à partir de 1172, était le premier des fonctionnaires du Comte, à la tête de tous ses officiers. Percevant un salaire annuel, il était le véritable représentant du Comte, exerçant ses pouvoirs par délégation, et disposait d’une autorité judiciaire ainsi que de compétences militaires. Il était à la fois le conseiller du prince et son principal agent d’exécution ». Voir De Vriendt, « Alsengemme, amulette, bijou, relique ».

[5] Voir les ajouts en bas de page.

[6] Voir les ajouts en bas de page.

[7] De Vriendt, « Alsengemme, amulette, bijou, relique ».

[8] Devillers, Monuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, 3:782; de Reiffenberg, Monuments pour servir a l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, 1:371‑72.

[9] de Reiffenberg, Monuments pour servir a l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, 1:372‑73.

[10] Voir les ajouts en bas de page.

[11] Voir les ajouts en bas de page.

[12] Voir les ajouts en bas de page.

[13] Cf. Carpentier, II, 211, 334, 373, 487, etc. [note du texte]. Voir de Reiffenberg, Monuments pour servir a l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, 1:761.

[14] Voir les ajouts en bas de page.

[15] Voir les ajouts en bas de page.

[16] « Vente faite au Comte de Hainaut par Gilles le Limoge, sire de Baudegnies, de plusieurs fiefs et hommages y spécifiés. 2e cart., n°293, fol.1007 ve. […] Item, le hommage Jehan de Ruesne, d’un tiérage qu’il tenoit dou dit Limoge ou tiéroit de le Capielle et d’une maison en fief liege. Item, l’ommage dou dit Jehan de Ruesne, de rentes qu’il tient ou dit tiéroit de le Capielle en fief liege ». Cartulaires de Hainaut, dans Devillers, Monuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, 3:438.

[17] Le texte mentionne « le lundi devant les Quaresmiaus », c’est-à-dire la veille du mardi-gras. Celui-ci ayant lieu 47 jours avant Pâques, il s’agit du 3 mars 1348 (Pâques eut lieu le 20 avril).

[18] « En celi an perdirent le ville de Valenchiennes, a tous jours, Grars de Gommegnies, frères à Monsigneur Wille signeur de Mastaing, Grart Dabies fils Jehan de Gommegnies qui fu, Thieris dis li canonnes de Robiersart, Hanos de Thians de Sebourck et Tiestars de Vendegies fils mousigneur Villain de Rœsne pour chou qu’il furent au tuer Lottart de Binch l’escohier, bourghois de Valenchiennes ». Source : Manuscrits de la bibliothèque de Valenciennes, n°526, p.42. Voir aussi Caffiaux, « Abattis de maisons à Gommegnies, à Crespin et à Saint-Saulve, 1348-1382 », 405.

[19] Le texte parle du « jour du Saint-Sacrement », c’est-à-dire du jour de la Fête-Dieu, cette fête religieuse commémorant la présence de Jésus-Christ dans le sacrement de l’Eucharistie, c’est-à-dire sous les espèces (apparences sensibles) du pain et du vin consacrés au cours du sacrifice eucharistique. La Fête-Dieu, initiée au siècle précédent, se célébrait le jeudi qui suit la Trinité. Pâques ayant eu lieu le dimanche 24 mars en 1353, la Pentecôte fut célébrée sept semaines plus tard, le dimanche 12 mai, et la Trinité le dimanche suivant, soit le dimanche 19 mai. La Fête-Dieu a donc eu lieu le jeudi 23 mai 1353. Ce n’est qu’en 1801 qu’un indult papal déplaça la Fête-Dieu au dimanche (et non au jeudi) suivant la Trinité (seulement en France). Voir notamment Wikipédia, « Fête-Dieu ».

[20] D’après Harchies, « La Seigneurie d’Harchies ». L’auteur mentionne « la Statistique Archéologique du Département du Nord » comme source principale.

[21] Hoheisel, « Un plan de remboursement des dettes du comte Guillaume IV de Hainaut de 1410 », 393.

[22] Celle-ci portait de gueules à trois croissants d’argent, écartelé d’azur à la farce d’or de Sars de Solmont, Recueil de généalogies, fraguements, notes et épitaphes des provinces du Nord. Tome X, 1846, 10:314.

[23] de Sars de Solmont, 10:314.

[24] Casimir de Sars de Solmont parle plutôt d’Isabeau de Beaufort, dame de Grandrain de Sars de Solmont, 10:314.

[25] Cette dernière portait de gueules à trois écussons d’argent, sur le tout un bâton en bande d’azur. Voir Bey, « Famille Bey – de Geslin de Bourgogne »; de Sars de Solmont, Recueil de généalogies, fraguements, notes et épitaphes des provinces du Nord. Tome X, 1846, 10:314. On notera que selon Casimir de Sars de Solmont (qui fut souvent critiqué pour son manque de rigueur), les parents de Jeanne (qu’il dénomme Isabeau) de Beaufort étaient plutôt Gilles de Beaufort, sire de Grandrain, et Isabeau de Roisin. Gilles est d’ailleurs mentionné comme père de Jeanne dans l’ouvrage de Du Chesne Tourangeau : voir Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval.

[26] Toujours selon Casimir de Sars de Solmont, Ogier de Montmorency était baron (et non seigneur) des Wastines de Sars de Solmont, Recueil de généalogies, fraguements, notes et épitaphes des provinces du Nord. Tome X, 1846, 10:314. À son sujet et au sujet de ses enfants avec Anne de Vendegies, voir Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France, 3:297-ss.

[27] Il portait d’or à la croix de gueules accompagnée de 16 aiglons d’azur de Sars de Solmont, Recueil de généalogies, fraguements, notes et épitaphes des provinces du Nord. Tome X, 1846, 10:314. La même source affirme qu’il serait mort en 1490, mais il s’agit d’une erreur : c’est le père d’Ogier qui mourut cette année-là. En témoigne la sépulture d’Ogier, un « marbre élevé d’un demi-pied avec un homme armé en demi-bosse » autrefois visible en l’église de Wastines (dans le chœur, à gauche) : « Chy gist noble homme Ogier de Montmorency, seigneur des Wastines et de Bersées, qui trespassa le 14 de décembre l’an 1523. Priez Dieu pour son âme » Leuridan, Épigraphie ou Recueil des inscriptions du département du Nord ou du diocèse de Cambrai, 1905, III:989.

[28] Celle-ci était la fille de Jean dit Galois, seigneur des Wastines, et de Marguerite Blondes de Joigny. Voir de Sars de Solmont, Recueil de généalogies, fraguements, notes et épitaphes des provinces du Nord. Tome X, 1846, 10:314.

[29] Voir les ajouts en bas de page.

[30] Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval, 333.

[31] Voir de Sars de Solmont, Recueil de généalogies, fraguements, notes et épitaphes des provinces du Nord. Tome X, 1846, 10:314; Le Carpentier, Histoire genealogique de la noblesse des Païs-Bas, ou Histoire de Cambray, et du Cambresis, 2:1052.

[32] Casimir de Sars de Solmont donne davantage d’informations sur la famille de Vendegies. Ne sont cependant mentionnées ici que les informations concernant des membres de cette famille pour lesquels la qualification de Ruenne est attestée. Attention, cependant, au fait que cet auteur, au travail plus que prolifique, a souvent été critiqué pour son manque de rigueur. Voir de Sars de Solmont, Recueil de généalogies, fraguements, notes et épitaphes des provinces du Nord. Tome X, 1846.

[33] Voir les ajouts en bas de page.

[34] « Seigneurs de Beauffort & Noyelles-Vion ».

[35] Anne, baronne de Beauffort, décédée le 26 mars 1588, était dame de Montenescourt, Ruesnes et Ransart. Elle conclut un contrat de mariage le 17 décembre 1582 avec Philippe de Croÿ, fils de Jacques de Croÿ et de Yolande de Lannoy, né en 1562 et décédé le 4 février 1612. Voir Pattou.

[36] de Sars de Solmont, Recueil de généalogies, fraguements, notes et épitaphes des provinces du Nord. Tome X, 1846, 6:291.

[37] de Sars de Solmont, 6:301.

[38] de Wailly, « Généalogie Wailly ».

[39] Archives de l’abbaye Saint-Jean-Baptiste de Valenciennes, série 40 H, pièce 120.

[40] Wikipédia, « Villers-Pol ».

[41] « APOLLINARIS — v. Luik, P., Henri de Butbach ; geb. ± 1586 ; z. v. Laurent en Laurence de Ruenne ; prf. Luik 10 Juni 1612 ; w. Malmédy 1628 (Hil. Cam., pp. 28-29). » Source : Hildebrand, De Kapucijnen in de Nederlanden en het Prinsbisdom Luik, 4:60‑61. « « Hil. Cam. » réfère à Hilarius Cameracensis, Fundatio Prov. Flandro-Belgicae.

[42] Une autre version du document mentionne « Monsieur Druent » au lieu de « Monsieur de Druenne ». Voir Mazarin, Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère, 8:637.

[43] Voir Mazarin, 8:637. La lettre n’est que listée ; le texte intégral n’est pas retranscrit. Ce livre renvoie vers les Mélanges de Colbert, t. 51A, f°372, que je n’ai pas pu consulter, ainsi que vers les Petits Fonds (désormais dénommés Catalogues des manuscrits français), Champagne, t. 1533, f°239, auxquels je n’ai de même pas pu accéder. Voir de la Roncière et Bondois, Catalogue des manuscrits de la collection des Mélanges de Colbert, 1:65.

« Par traité fait le VI iour d’Auril l’an mille quatre-cents quatre-vingts six, [Ogier de Montmorency] espousa Anne de Vendegies dite de Ruenne héritière d’une noble & ancienne Famille, & de laquelle les prédécesseurs auoient toujours porté le tiltre de Cheualiers. Les sépultures des plus anciens se voyent encore à présent en l’Eglise de Vendegies sur Escaillon, comme de Monsieur Guillaume de Ruenne Seigneur de Vendegies & de Madame Clémence de Ruymont sa femme : de Monseigeur Iean de Vendougies & de Madame Alais son espouse fille de Monseigneur Griboul de Valers : de Monseigneur Martin de Vendegies & de Madame Catherine de Montigny sa femme seur du Seigneur de Montigny en Ostreuent. […] Cette dame apporta en mariage à Ogier de Montmorency les terres et Seigneuries de Vendegies, de Sautaing, & de Bersée, lesquelles Sance Seigneur de Vendegies et Ieanne de Beaufort fille de Gilles Seigneur de Grantrain ses père et mère luy donnèrent en auancement de leur succession et hoirie. Puis après leur décès elle obtint encore celles de la Boche, Hellem, Fromès, Lupardrie, Fremicourt, Chasteller, & autres. Louys de Montmorency père d’Ogier lui transporta semblablement en faveur de cette alliance la terre & Seigneurie des Wastines tenue du chasteau de Douay, & le grand terrage de Barly mouuant de la Seigneurie du Saulti. Desquelles choses il le mit en possession ès années mille quatre cents quatre-vingts sept, & quatre-vingts dix. Le mesme Ogier de Montmorency acquist la Seigneurie de Beuury, qui est toujours demeurée à sa postérité. Et après la mort de ses père et mère, il accorda pour les droits de quint qu’il pouuoit prendre en leurs fiefs & héritages auce Rolland de montmorency son frère aisné. Dequoy y eut Lettres passées le XVII iour de Mars mille quatre cents quatre-vingts dix. Mais par autres Lettres du mois de Féurier quatre-vingts quatorze il vendit cette rente au mesme Rolland […]. L’année suivante il donna à l’Eglise de S. Estienne de Bersée une verrière, où sont les portraits de luy et d’Anne de Vendegies sa femme, auec les armes de la Maison de Montmorency brisées de trois besans d’argent, supportées de deux Anges, et tymbrées d’un chien. Le cry de guerre Dieu en ayde au Premier Chrestien, j’y void aussi escrit en deux rouleaux tenus par les mesmes Anges ; et au dessus le mot Grec Aplanos. Toutefois il ne choisit pas cette Eglise pour y receuoir l’honneur de la sépulture. Car estant décédé le quatorziesme iour de Septembre mille cinq cents vingt-trois, il fut enterré en celle de Capelle dediée à saint Nicolas, soubs une tombe de pierre noire, où est représentée sa figure en cette forte »[1].

[1] Voir du Chesne Tourangeau, Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval, 241-ss, 334‑35. Voir aussi de Reiffenberg, Recueil héraldique et historique des familles nobles de Belgique, 193; Bey, « Famille Bey – de Geslin de Bourgogne »; Dumont, Recueil généalogique de familles originaires des Pays-Bas, ou y établies; Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique, vol. 1, chap. Beauffort; de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la couronne & de la maison du Roy, & des anciens barons du royaume, 3:333, 594.

Jean de Montmorency et Anne de Blois eurent un fils du nom de François de Montmorency[1]. Celui-ci était chevalier, seigneur de Wastines, de Bersée, de Vendegies, de Sautaing, de la Boche, de Beuvry, d’Hellem, de Capelle-en-Peule, etc. et colonel d’un régiment de six compagnies d’infanterie wallonne. Il fut avec ses sœurs sous la tutelle de ses oncles Louis de Blois, seigneur de Trelon, et Philippe de Stavele, seigneur de Glajon et chevalier de la Toison-d’Or. Plusieurs fois commis au gouvernement des villes de Lille, Douay et Orchies, il devint l’aîné de sa famille lors de la mort de Floris de Montmorency, baron de Montigny, dont il reprit les armes. Il mourut en son château de Bersée en 1594 et fut enterré dans la paroisse de Bersée[2]. Le 30 avril 1550 à Gand, il avait épousé Hélène Villain, dame d’honneur de la reine de Hongrie et gouvernante des Pays-Bas, qui était la fille d’Adrien Villain III, chevalier, seigneur de Rassenghien, vice-amiral de la mer et des Pays-Bas (1490-1532), et de Marguerite van Stavele, dame d’Ysenghien[3]. À ce mariage furent témoins :

Philippe de Montmorency Cheualier Seigneur de Hachicourt, qui fut depuis Cheualier de l’Ordre de la Toison, & Chef des Finances des Pays-Bas, Anthoine de Montigny Seigneur de Noyelle parens de François de Montmorency : Maximilian Villain Seigneur de Rassenghien, depuis Comte d’Ysenghien, Chef des Finances, du Conseil d’Estat du Roy d’Espagne, Souuerain Bailly d’Allost, Gouuerneur & Capitaine de Lille, Douay, & Orchies, frère d’Helene Villain pour lors Dame d’honneur de la Royne Marie de Hongrie Regente et Gouuernante des Pays-bas ; Charles d’Eedeghen dit Hauard Baron de Likercke, Vicomte de Bruxelles, & Philippe van Royen Cheualier Seigneur de Ghysenghien[4].

François de Montmorency et son épouse Hélène Villain eurent un fils du nom de Nicolas de Montmorency. De Sainte-Marie et du Chesne Tourangeau écrivent au sujet de ce dernier :

Chevalier, seigneur de Vendegies [sur l’Escaillon], Comte d’Estaires, fut, encore jeune, gentilhomme de la bouche de Philippe II, roi d’Espagne, et depuis, pour son intégrité, sa sagesse et son expérience il fut fait chef des finances des archiducs (il succéda à Maximilian Villain, Comte d’Henghien, son oncle), puis conseiller d’État, et établi [à plusieurs reprises] premier commissaire au renouvellement des lois du pays de Flandres. Il succéda à Florent de Stavele Comte de Herlies son cousin, à la baronie d’Haverskerke, et aux seigneuries d’Esterre et de Zenec-Berque, qu’il fit ériger en comté le 8 août 1611 pour lui et ses hoirs en ligne directe ; et à leur défaut pour les enfants de Louis de Montmorency son frère aîné, en même ligne, tant mâles que femelles. Il mourut à Gand le 17 mai 1617 et fut enterré dans l’abbaye Sainte-Brigitte de Lille qu’il avoit fondée et où il avoit élu sa sépulture. Il ne laissa point d’enfants de sa femme Anne de Croÿ [Dame de Bermeraing et de Pamele], fille de Jacques seigneur de Sempy et de l’Escluse [et de Tou-sur-Marne], chevalier de la Toison-d’Or, & d’Anne de Hornes dame de Pamelé sa seconde femme [et seur paternelle de Philippe de Croÿ Comte de Solre], qu’il avoit épousée en 1589. [Fist faire une grande vitre à S. Nicolas de Douay en la Chapelle de Sainte Anne, où se voyent les soixante quatre quartiers de son extraction ; assavoir trente deux du coste de son père, & autant de celuy de sa mère. Fonda l’abbaye de sainte Brigide à Lille, en laquelle il esleut sa sepulture, & en fin deceda sans lignée à Gand le XVI jour de May mille six cents dix-sept, estant en commission pour le renouuellement des loix de Flandres. Anne de Croÿ sa femme mourut aussi l’année suiuante le XII iuour d’Auril][5].

Lors du mariage de Nicolas de Montmorency et Anne de Croÿ, François de Montmorency, père de Nicolas, n’était pas présent. Afin de signifier son accord pour ce mariage, il avait donc rédigé des lettres de procuration, qui ont été conservées jusqu’à nos jours. Celles-ci s’intitulent de la sorte :

Lettres de procuration passées le penultiesme iour de May M DLXXX X par lesquelles Messire François de Montmorency Cheualier seigneur des Wastines, Bersées, &c. pour consentir au mariage du Seigneur de Vendegies son fils avec Madamoiselle Anne de Croÿ Dame de Bermerin constitue & establit les procureurs généraux & spéciaux Messire Floris de Staueles Comte de Herlies, Baron de Chaumont, &c. & Messire Jaques-Philippes Villain Comte d’Isenghien, Baron de Rassenghien[6].

[1] Voir de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la couronne & de la maison du Roy, & des anciens barons du royaume, 3:594; du Chesne Tourangeau, Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval, 332-ss; 244-ss.

[2] Voir de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la couronne & de la maison du Roy, & des anciens barons du royaume, 3:595.

[3] de Sainte-Marie, 3:595; du Chesne Tourangeau, Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval, 244-ss.

[4] du Chesne Tourangeau, Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval, 332‑33.

[5] de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la couronne & de la maison du Roy, & des anciens barons du royaume, 3:595; du Chesne Tourangeau, Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval, 334‑36.

[6] du Chesne Tourangeau, Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval, 250‑53.

« Sacent tout cil ki sont et ki auenir sont, ke debas fu entre les signeurs de Sainte Crois de Cambray, dune part et Adan de Biaudignies, dautre part, dendroit ostes et tenans ke li signeur de Sainte Crois deuant nomet ont à Markete, sour les ques ostes et tenans Adans de Biaudignies disoit kil i auoit le signerie et le justice et li signeur le debatoient. Sour co, li signeur deuant dit et Adans de Biaudignies, deuant només, sen misent en mise sour nobles homes: mon signeur Wion de Montigni, mon signeur JEHAN DE HAMIEL et sour le baillius de Douay. Et deuoient li miseur deuant dit enquere coui drois cestoit et lenquisent bien et loiaument et furent li tiesmoignage mis en escrit et li enqueste saelée dou saiel mon signeur JEHAN DE HAMIEL et fu li enqueste ouierte pardeuant les homes me dame, en le court à Douay. Et dist Robiers d’Astices, baillius de Douay à ce tans, par le consel des homes me dame ki lenqueste auoient oit lire pardeuant aus, ke Adans nauoit nulle justice ne nulle signerie sour les ostes ne sour le tenement les signeurs de Sainte Crois et ke Adans en laissast goir pasiulement les signeurs deuant dis. A ce dit dire, furent home me dame: me sire Gilles de Biaudignies, Oliuiers Petis Dieus, Tiebaus de Le Vincourt, ki fu ballius de Douay et de Lille, Bauduins de Douay, sierjans me dame, li maires de Coustices, Mikieus dou Rius, Jehans dou Ais, Belins Pietdargent, Bauduins de Roucourt, Bouriaus de Vesignon, Jakemes de Markete, Jehans de Raisse, Gilles de Ruesne, Watiers Pilate de Remi et Willaumes do Mes. Tout chist deuant nomet sont home de fief me dame le contesse de Flandres et de Hainau. Et sapielerent chist home deuant nomet et li miseur, à leur consel, mon signeur Nich. de Lalaig, ceualier et mon signeur Grart de Wasnes, ceualier. Et fu procureres les signeurs de Sainte Crois deuant dis me sire Jehan Li Panetier, can. de Sainte Crois. Et pour co ke ce soit ferme cose et estaule, jou Wis, ceualiers, sires de Montigni, jou JEHANS, ceualiers, sires de Hamiel et jou Robiers d’Astices, baillius de Douay, auons ces presentes lettres saelées de nos saiaus. Ce fu fait en lan del Incarnation Nostre Signeur mil cc lxx iij, el mois de marc, le dieus apries le Saint Grigore »[1].

[1] Voir Cour féodale de Douai, La cour féodale de Douai pour Cambrai (abbaye Sainte-Croix).

« Le polyptyque du chapitre Sainte-Waudru, daté de 1278-1279 par son éditeur et détruit lors de l’incendie des Archives en 1940, rapporte que, lors de son investiture, le bailli de Hainaut prêtait son premier serment dans la collégiale sur l’Affique. Le texte stipule en effet :

Quant li baillius vient noveaus à Mons, il doit faire sen premier sairement en l’église medame Sainte Waudru avant k’il le fache as homes le Segnor de le tiere, ne à le vile de Mons. et che sairement doit-il faire à l’autel, sor l’afike me dame Sainte Waudru, k’il wardera le droit et dou Segnor et de l’église et tenra le pais à droit.

La même formule se retrouve plus tard dans l’ancienne Chronique du XIVe siècle éditée par Lacroix, dans le recueil des privilèges de l’église Sainte-Waudru copié à la fin du XVe siècle, et chez l’historien Vinchant »[1].

[1] De Vriendt, « Alsengemme, amulette, bijou, relique ».

« Nous Margherite, contesse de Flandres et de Haynnau, faisons savoir à tous que comme nostre église de Sainte-Waudrud de Mons soit de tel franchise que li bailli nouvel de Haynnau doivent premiers à Mons faire sèrement à la dite église que à autrui, et no très-chiers et foeables Hues de Ruesne, chevaliers, nouveaux baillius de Haynnau, par mespresure et par mal avisement, ait fait as eschevins de nostre ville de Mons sèrement avant que à la dite église : nous reconnissons à nostre église devant dite, par le tesmoing de ces lettres, sa droiture telle comme elle l’avoit avant que ledit Hues entrast en ladite baillie, ne ne voulons qu’elle en soit de riens arières de son droit pour chose qui faitte en soit par le bailli devant nommet. Ce fu donnet l’an del Incarnation mil deux cens soixante seize, le merkedy as octaves de Thiéphane »[1].

[1] Voir Devillers, Description analytique de cartulaires et de chartriers, accompagnée du texte de documents utiles à l’histoire du Hainaut, 39; De Vriendt, « Alsengemme, amulette, bijou, relique ».

« Nous Jehans, dis sires d’Audenarde et sires de Rosoy, faisons savoir a tous ke, comme notre antécesseur et nous après iauls euissient tenut paisiulement le ville, Ie tierre de Lessines et toutes les apiertenanches en forterèce et defors forterèche, en franch alluet, nous, pour plus grande seurthé et pour plus grant pourfit de nous et de nos hoirs, le vile, Ie tierre et les apiertenanches devant-dites ki out estei et encore sunt dedens le demaine, Ie signourie et le destroit de le contei de Haynnau, avons repris et reprendons bien et à loy pour nous et pour nos oirs hyretaulement de très-noble homme Jehans d’Avesnes, contes de Haynnau, à tenir de lui et de ses oirs, contes de Haynnau, perpétuelment en fief et en liege hommage. Et a chou faire furent appelé et conjureit souffisamment très-noble dame me dame Aélis, jadis femme monsigneur Jehan d’Avesnes, noble homme Florens de Haynnau, ses fiuls, Rasses, sires de Liedekierke, Ernous, sires de le Hamaide, Fastrès de Ligne, Hues, sires de Ruesne, Mahius de le Val, chevaliers, Jehans Vrediaus et pluseur autre homme no chier signeur devantdit et no per. En thiesmongnage de laquel coze, nous avons mis no saiel a ces présentes lettres en thiesmongnage de vériteit, et prions et requérons as devantdis noble dame Aélis jadis femme monsigneur Jehan d’Avesnes, à nobles hommes Florent de Haynnau, son fil, Rasson, signeur de Liedekierke, Ernoul, signeur de le Hamaide, Fastret de Ligne, Huon de Ruesne, Mahiu de le Val, chevaliers, et Jehan Vrediel, k’il meichent leur saiauls à ces présentes lettres avoec le notre en thiesmongnage de véritei. Et nous Aélis, jadis femme à noble homme monsigneur Jehan d’Avesnes, Florens de Haynnau, Rasses, sires de Liedekierke, Ernous, sires de le Hamaide, Fastrés de Ligne, Hues, sires de Ruesne, Mahius de Ie Val, chevalier, et Jehans Vrediaus devantnommeit, a le prière et à le requeste dou dit signeur d’Audenarde et pour plus de seurté des cozes deseuredittes, avons mis nos saiauls a ces présentes lettres avoec Ic sien, en thesmongnage de véritei. Ce fu fait et donei en l’an de I’Incarnation Notre-Signeur MCCLXXX, le juesdi après le Pentecouste »[1].

[1] Voir Cartulaires de Hainaut, 1er cart., n° 119, fol. 396.

« Trois bandes de parchemin d’inégale grandeur cousues ensemble, contenant un mémoire, à la suite duquel un extrait de jugement rendu par le Comte de Hainaut, sur le différent qu’il y avoit entre plusieurs personnes, au sujet des terres de Beuvrages et de Saint-Saulve lez Valenciennes, et de la succession de la dame de Wezemale, par lequel il est dit que Bauduin d’Avesnes, oncle du Comte, recevra à homme Messire Bauduin de Parfontaine, simmonet après 40 jours qu’il sera reçut par le Comte de Hainaut comme Sire souverain. Présens à ce jugement comme hommes du Comte de Hainaut : Messire de Roisin, Oste de Trazeignies, de Waudripont, Jean de Hennin, Robert de Preus, Gilles de Kevi, Gérard de Poteles, Robert de Louveignies, Wis de Waregni, Hues de Ruesne et le sénéchal de Hordaing, tous qualifiés de Messire : Gilles Grignars, Antoine Lemaire de Mons, Baudars de Hanchin, Gobert de Nueville, Jean Hekes de Forest, Drienard de Biauraing, Jean de Betegnies, Sanderasse de Forest, Gérard de Canteraine, Willaume de Parfontaines, Sauderars Bales, Bauduin de Biaumont et Jean Vrediaus, bailli de Hainaut. 1281, le jour de saint Matthieu, à Bavay (21 septembre, en françois) »[1].

[1] Voir de Saint-Génois de Grandbreucq, Monumens anciens essentiellement utiles a la France, aux provinces de Hainaut, Flandre, Brabant, Namur, Artois, Liège, Hollande, Zélande, Frise, Cologne, et autres pays limitrophes de l’empire, 1:690.

« Nous Jehans d’Avesnes, cuens de Haynnau, faisons savoir a tous ciaus ki ces présentes lettres veiront et oront, ke nobles horn et mes cousins Jehans, dis sires d’Audenarde, est Venus pardevant nous et devant nos hommes et a raportei en notre main, de se bone volenté et sans constrainte, tel fiefk’il tenoit de nous a Flobierch, et tel fief k’il tenoit de nous ossi a Lessines, et en est déshyretés bien eta loy, et par l’ensengnernent de nos hommes. Et, après cou, a se requeste, j’ai de ces dens dis fief ahyreteit bien et a by Jehan, sen fit, signeur de Rosoy, et t’en ai rechiut a homme de cescun fief par Iui. Et furent faites toutes ces cozes bien et a by par be jugement de mes hommes, c’est a savoir monsigneur Rasson de Gavre, signeur de Liedekierke, sour cui Ii jugement fu tomes, et l’en sivirent notre autre homme ki i furedt, c’est a savoir Fborens mes frères, Fastrés de Ligne, Hues de Ruesne et Libiers de Biausart, chevaliers, et Willaumes de Pierfontaine, escuier, et pluseur autre. En thies- mongnagede laquel coze, nous avons fait pendre notre saiel a ces présentes lettres ki furent faites adont. Ce fu fait au Kaisnoit, pardevanj nous et lesdis nos hommes, en l’an de I’Incarnation Notre-Signeur Jhésu-Crist MCCLXXXI, be diemence devant be fleste Toussains »[1].

[1] Cartulaires de Hainaut, 1er cart., n° 11, fol. 400.

« 1307. Le jour de mi-may, en le Salle, au Caisnoy. – Lundi 15 mai. Guillaume, comte de Hainaut et de Hollande, etc., déclare qu’il est à sa connaissance que, du temps de la comtesse Marguerite, Marie, fille de feu Driwon de Pont-sur-Escaut, près de Valenciennes, rapporta et werpit aux mains de ladite comtesse un fief d’une partie de ladite ville de Pont-sur-Escaut, estimé xii liv. de blancs par an, ainsi que tous les droits qu’elle y avait, de telle manière qu’elle n’y retint rien au profit de l’église St-Jean à Valenciennes, ce qu’elle pouvait faire bien et à loi. Depuis, la comtesse Marguerite, quoiqu’elle ne pût le faire dans son état de veuvage, rendit à ladite église St-Jean cette partie ainsi rapportée, et l’amortit de fait, sans le consentement de son fils Jean d’Avesnes ; ce à quoi Hues de Ruesne le père, chevalier et Kelekine, sa femme, qui était sœur cadette de Marie, consentirent en leur qualité d’héritiers, laissant à ladite église tout ce que Driwes avait tenu à Pont-sur-Escaut. Mais ce qui avait été fait par la comtesse Marguerite n’étant pas selon la loi, la chose était revenue au droit et à la propriété du comte de Hainaut ; par suite de quoi celui-ci déclare qu’il consent à accorder et à confirmer à l’église St-Jean tous les acquets par elle faits dans la ville de Pont-sur-Escaut, et les leur donne en bon héritage amorti, sans service de fief ni autre redevance, sauf le sanc, le larron et la haute justice, ainsi que le treffons et toutes les autres choses de la ville devantdite. En présence de Philippe, comtesse de Hainaut, sa mère, de Jean dit Saussés, seigr de Boussoy, de Jean, abbet de l’église St-Jean, d’Adan dit Leleu, prévôt de ladite église, et de Jean de Pons, bourgeois de Valenciennes »[1].

[1] Gachet, « Un cartulaire de Guillaume I, comte de Hainaut, de Hollande, etc », 71‑72.

« Che sont li hommage de Dourlers et des appartenances […]. Item, Englebiers de Froitmont, pour le mairie de Dourlers, qu’il accata à Henry de Ruesne, qui vaut environ dix-sept livres tournois par an »[1]. Certaines sources mentionnent qu’il s’agissait du roi de Bohême et non du Comte de Hainaut. Quoi qu’il en soit, ce roi, Jean de Bohême, qui était aussi roi de Pologne et Comte de Luxembourg, avait pour suzerain son cousin le Comte Guillaume de Hainaut[2]. Le 4 mars 1321, le roi de Bohême avait rendu hommage au Comte de Hainaut, puis il vendit Dourlers et d’autres terres avoisinantes à ce même Comte le 30 avril 1334[3].

[1] Extrait non daté des cartulaires de Hainaut. Voir Devillers, Monuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, 3:352.

[2] Demeunynck et Devaux, Annuaire statistique du département du Nord, 1836, 75.

[3] de Saint-Génois de Grandbreucq, Monumens anciens essentiellement utiles a la France, aux provinces de Hainaut, Flandre, Brabant, Namur, Artois, Liège, Hollande, Zélande, Frise, Cologne, et autres pays limitrophes de l’empire, 1:cccxcvii.