Archives de l’auteur Généalogie Druesne

Un brasseur dans la famille

Dans son Histoire de la ville et du port de Brest, Prosper Jean Levôt évoque un certain Druenne, venu s’installer à Brest en provenance de Landrecies pour y produire de la bière au service de la Marine française :

En 1767, Choquet de Lindu, chargé comme ingénieur en chef, et indépendant des officiers du génie de terre, des travaux de la marine, rétablit le quai devant le magasin général, et l’on créa une brasserie près du Moulin-à-Poudre (1), en même temps qu’on préludait par l’installation d’une forge à martinet et d’un moulin à scier les bois, à l’établissement de l’usine de la Villeneuve (Appendice, §15).

En 1762, M. Le Roy, commus dans les bureaux du munitionnaire de la marine à Brest, avait, de l’agrément de M. l’intendant Hocquart, établi à l’anse Saupin, une brasserie où il fabriqua de la bière en vue de la substituer au vin de Saintonge, donné aux équipages pendant l’armement et le premier mois de la campagne. Il ne réussit pas, et en 1768, le ministre lui accorda une indemnité de 3,522 livres en dédommagement de ses pertes. Lorsqu’en 1767, M. de Clugny obtint qu’une brasserie fût faite et desservie au compte de la marine, un brasseur expérimenté, nommé Albert Druenne, vint à cet effet de Landrecies dans le Hainaut. La brasserie fut établie dans l’anse du Moulin-à-Poudre, et on loua, à une demi-lieue de là, une petite ferme où Druenne, qui avait apporté des plants de houblon du Hainaut, le cultiva avec assez de succès pour que, l’année suivante, il obtînt la récolte nécessaire à la fabrication de 900 barriques de bière. La fabrication donna d’abord d’aussi bons résultats que la culture ; mais des abus se glissèrent dans l’exploitation dont le munitionnaire fut chargé pour son compte, à partir du 1er janvier 1775. En 1783, un brasseur, nommé Holizer, fabriqua, d’après un procédé dont il était l’inventeur, 102 pièces de bière anti-scorbutique, et au mois de mars 1791, il offrit d’en fabriquer à 26 livres la barrique. Nous ignorons si sa demande fut accueillie. De nouveaux essais, tentés ensuite, furent promptement abandonnés (LEVOT Prosper Jean, Histoire de la ville et du port de Brest, vol.2).

Cette bière demandée par la Marine royale avait pour objectif, comme on peut le lire sur Le Télégramme, de soigner la syphilis et le scorbut à bord des navires.

Qui est cet homme ? À quel foyer de Druesne appartient-il ? C’est ce que je me suis donné pour mission de découvrir. Commençons par le début, et essayons de nous poser les bonnes questions. Ce texte ne nous dit rien de l’âge d’Albert ; difficile donc, à cette époque reculée qu’est le dix-huitième siècle, de trouver un éventuel acte de naissance. Je me tourne donc vers l’espoir de trouver son acte de décès, ne sachant ni s’il s’est marié, ni si cela se serait produit avant ou après son départ de Landrecies pour Brest.

Mais Brest est une grande ville, avec plusieurs paroisses. Les archives de Brest sont classées en fonction de ces dernières, et je ne sais dans quelle paroisse ou quel village environnant Albert aurait pu être enterré. Me voici donc parti sur Google Maps pour une partie de Geomapping, dans l’espoir de découvrir le quartier ou le village où Albert aurait pu vivre, en supposant qu’il a vécu à un endroit proche de sa brasserie – que j’essaie donc désormais de situer. Je sais, d’après le texte ci-dessus, que la brasserie d’Albert fut établie dans l’anse du Moulin à Poudre, inconnue sur Google Maps – à l’inverse de la rue du Moulin à Poudre. Normal : comme je l’ai appris, l’anse du Moulin à Poudre était un cours d’eau, qui, comme on peut le lire sur Tonnerredezef, est aujourd’hui comblé. Une publication sur la page Facebook des archives de Brest (22 octobre 2015) explique ce qui suit :

La voie que l’on dénomme depuis près d’un siècle et demi rue du Moulin à Poudre n’est, en fait, que le tracé de l’ancienne vallée du ruisseau de Kérinou, où venaient se jeter ceux descendant de Kérigonan, Kérédern, Prat-ar-Raty et Kéranfurust, terminant sa course dans une crique de la Penfeld aujourd’hui comblée. A cette époque, trônait au milieu de la vallée, enjambant ce bras un moulin : «Ar Milin Coz». Il sera acheté le 1er mars 1669 par la Marine à la famille de Portsmoguer, pour y transformer le charbon de bois entrant dans la composition de la poudre à canon. Mal adapté à cette fabrication, du fait entre autres, du faible courant d’eau, il sera revendu à peine un quart de siècle plus tard. Cependant, cette activité aura marqué le lieu de son empreinte. Le nom de «Moulin à Poudre» sera donné aux quelques maisons formant ce hameau, ainsi qu’à l’anse dans laquelle se jettent les eaux ayant activé le moulin.

Au 18ème siècle, le courant de l’eau n’étant pas suffisamment important, plusieurs retenues furent édifiées et l’étang agrandi fut fermé par une large chaussée à écluse. C’est ainsi que le chemin reliant le village de Lanrédec à celui de Traon Quizac fut appelé « rue de la Digue »; ce nom était alors justifié par la retenue qui fermait l’étang alimentant les moulins.

Dénommée rue de Lanrédec le 21 juin 1965 sur toute sa longueur, les édiles lui redonnèrent son nom d’origine « rue de la Digue » sur la première portion côté Moulin à Poudre le 11 mai 1984, pérennisant dans ce secteur où toutes traces d’étangs ou de moulins ont aujourd’hui quasiment disparu, la présence en ces lieux d’une activité meunière diverse autrefois très active.

Les rives de l’anse étaient alors bordées de quais. La Marine y stockait une partie de ses bois. Vers 1765, les hangars de la tonnellerie avaient été édifiés sur la rive nord de l’anse et quelques années plus tard, sur l’autre rive, d’autres bâtiments pour le bois de construction. Le vieux moulin, devenu moulin à malt, s’étoffa par la suite d’une brasserie dont la future porte de l’arsenal pérennise aujourd’hui ce nom. Cette brasserie avait été ouverte en 1767 par la Marine. Avant 1800, la brasserie fut réaménagée comme pouliérie et le nouveau moulin qui l’actionnait encore sera quant à lui, utilisé comme magasin.

En 1849, la Marine vendit à la ville les terrains qu’elle possédait, pour l’édification du futur quartier de l’Harteloire et le déplacement de cette partie des fortifications. Sur la courtine, édifiée à cette époque et qui fermait la trouée de Kérinou en raccrochant les nouvelles défenses de la ville aux fortifications du Bouguen, fut aménagée dans une muraille, une porte avec pont-levis. La route du Moulin à Poudre et la rue de Portsmoguer apparurent. Désormais un corps de garde et un octroi délimiteront le passage de la ville à la campagne. Après 1875, l’anse de la tonnellerie sera en partie comblée et disparaîtra complètement au début du 20ème siècle. En 1910, la porte du Moulin à Poudre sera démolie mais l’octroi, lui, restera en service jusqu’en 1944. Aujourd’hui, l’Arsenal est enfermé. A la porte de la Brasserie qui y donne accès, ont été construits des bâtiments qui épousent à peu de chose près, les contours de ce qui a été l’Anse du Moulin à Poudre, bras de la Penfeld.
Sur le carrefour des rues du Moulin à Poudre, de Portsmoguer et du Bouguen, existent encore aujourd’hui les ruines du corps de garde qui mériteraient bien d’être mises en valeur au même titre que des vestiges de fortifications toujours visibles en ces lieux.

Porte de la Brasserie Brest-resizedporte de la brasserie ancienne-resizedMon cœur n’a fait qu’un bond lorsque j’ai lu la phrase en gras : sans qu’elle soit citée, c’est bien la brasserie de notre Albert dont il est question ! La porte de l’arsenal dont il est question, construite bien plus tard, n’est autre que la Porte de la Brasserie, autrefois appelée « porte du Moulin à Poudre ». Ainsi, l’histoire de cet endroit, à Brest, est donc intimement liée à celle d’Albert Druenne !

Les photos ci-contre représentent respectivement la porte de la Brasserie au siècle dernier (image : Le Bouguen-les Baraques) et actuellement (image : Trainjoël).

Ainsi donc, si l’on considère que la porte de la Brasserie se trouve proche de l’endroit où était réellement établie la brasserie d’Albert, un rapide coup d’œil à un plan des quartiers de Brest restreint les lieux où il aurait vraisemblablement pu habiter aux paroisses de Brest-centre et à Lambézellec, village situé au Nord de Brest. Nous éliminons ainsi potentiellement les quartiers de Recouvrance et de Saint-Pierre. Reste à explorer tous les autres… Il n’est mentionné ni dans le recensement de Lambézellec en 1886, ni dans celui de Brest en 1795-1796, ni parmi les décès de la paroisse Saint-Louis entre 1759 et 1791, ni dans celle de Recouvrance (Saint-Sauveur) (j’ai quand même regardé, au cas où…) entre 1761 et 1791.

C’est là que je suis actuellement bloqué. Sur Geneanet ou d’autres sites généalogiques, je ne trouve rien de concluant, que ce soit au sujet du contexte de naissance ou de décès d’Albert. À quand un déblocage ?

[EDIT : 10/12/2016] La famille d’Albert Druenne est désormais connue ! Il est le fils de Georges Druesnes et d’Anne Lobry, originaires de Bousies, dans l’arrondissement administratif de Landrecies. Albert avait 23 ans lorsqu’en 1747, il se mit au service de la Marine française. Une fois son serviceà Brest terminé, il rentra à Bousies et y épousa Marie Angélique Delfosse le 21 novembre 1758. Étant donné qu’aucun document des archives de Bousies ne mentionne explicitement son voyage vers Brest, il est impossible d’affirmer avec certitude qu’il s’agit bien du même Albert Druenne. Plusieurs indices viennent cependant soutenir la thèse qu’il s’agit bien de lui : son âge à l’époque de la brasserie à Brest, son mariage tardif (pour l’époque), le fait qu’il signe « Druenne » alors que le reste de sa famille signe « Druesnes », et enfin, le fait qu’il soit désigné dans son acte de mariage comme un « marchand de houblon ». Victoire : après des années de recherche, le « mystère Albert Druenne » est enfin éclairci !

Sources

  • LEVOT Prosper Jean, Histoire de la ville et du port de Brest, vol.2 (Le port depuis 1681), Brest-Paris, 1865, p.147, disponible sur Google Books
  • Le Blog de Dom, La Bretagne Brassicole, publié le 8 octobre 2012, consulté le 21 août 2016, disponible en ligne
  • Train Joël, Balade à Brest : les anciennes portes, publié le 7 octobre 2012, consulté le 21 août 2016, disponible en ligne
  • Sophie Mouton, Brest, plateau des Capucins : présentation historique, publié le 19 juillet 2007, consulté le 21 août 2016, disponible en ligne
  • Le Télégramme, La Bretagne, terre brassicole méconnue, publié le 14 décembre 2014, consulté le 21 août 2016, disponible en ligne
  • Tonnerre de Zef, « Île factice » à Brest, publié en septembre 2015, consulté le 21 août 2016, disponible en ligne
  • Page Facebook des archives de Brest, Moulin à poudre ou brasserie ?, publié le 22 octobre 2015, disponible en ligne
  • Le Bouguen – Les Baraques, Le Bouguen… Souvenirs, par Georges Perhirin, publié le 14 mai 2015, consulté le 21 août 2016, disponible en ligne

Sur les traces de mes ancêtres

Le jeudi 21 juillet 2016, j’ai eu la chance de marcher dans les pas de mes ancêtres là où je ne l’avais jamais fait, là où des centaines de Druesne m’ont précédé : Ruesnes et Forest-en-Cambrésis. Si cela fait maintenant plus d’un an que j’ai découvert que c’est à Forest que sont mes origines, c’était la première fois que je m’y rendais « pour de vrai ». Un moment inoubliable ! Et pour cause…

Pour la première fois depuis longtemps, j’ai eu la chance de faire une petite virée d’un soir avec mes parents. Si l’idée de cette escapade dans le Nord trottait dans ma tête depuis longtemps, c’est pourtant presque « sur un coup de tête » que nous avons pris la route pour faire de ce rêve une réalité. Mettant d’abord le cap sur Ruesnes, nous y avons découvert le petit village d’où seraient originaires les premiers Druesne à avoir porté ce nom (voir l’étymologie du nom ici). Là, peu de traces de notre famille ; je m’y attendais, car aucun Druesne de mon arbre n’a vécu bien longtemps à Ruesnes. Nous avons cependant découvert un château en ruines, ainsi que des tombes portant le nom Camaret. Les Camaret auraient-ils un lien avec les de Camaret, originaires du village de Chamaret dans la Drôme provençale, où ma famille part souvent en vacances ? De futures recherches approfondies nous le diront peut-être.

Deuxième étape de notre escapade : Forest-en-Cambrésis. Si Ruesnes n’a pas gardé beaucoup de traces visibles des Druesne, ce n’est pas le cas de Forest, où on les trouve presque à chaque coin de rue ! Ensemble, nous avons été à la découverte de la ferme de la Couronne que mon ancêtre François Simon Druesne donna à son fils Simon, qui immortalisa son passage en gravant ses initiales (S.D.) et celles de son épouse Marguerite Givry (M.G.) dans la pierre de faîte du portail d’entrée de la ferme. On y trouve aussi une pierre commémorative du passage de Jésuites en 1744. L’église du village, rebâtie après 1918 (et dont je parle ici), ne contient plus aucune trace de la tombe de Simon Druesne et d’autres de mes ancêtres qui avaient été enterrés sous le dallage.

Avant de repartir vers la Belgique, sur la proposition de mon père, nous nous sommes rendus au cimetière de Forest, tout proche de la ferme de la Couronne, pour y trouver d’éventuelles tombes de Druesne susceptibles de nous apporter des informations sur l’histoire de la famille. Et comment ! Il y en avait des dizaines ! Armé de mon appareil photo, je circulais donc entre les tombes, appelé de temps à autre par mes parents qui en trouvaient d’autres. Nous entendant parler de Druesne, une dame, de passage dans le cimetière, s’est approchée de nous : « Je suis une Druesne, moi ! », dit-elle. Quelle bonne surprise ! Nous étions donc tombés, par un immense hasard, sur une cousine très éloignée, notre plus proche ancêtre commun étant le fameux Simon Druesne ! Nous avons échangé pendant quelques dizaines de minutes au sujet de nos histoires familiales respectives. Nos contacts échangés, c’est par internet que continuent nos échanges.

Une soirée inoubliable, qui restera longtemps dans les mémoires !

Un ancêtre peintre ?

Il y a quelques semaines, j’ai eu la surprise d’être contacté via ce site par un homme qui me disait avoir en sa possession une aquarelle au dos de laquelle il est écrit « Druenne – Lobbes ». Intrigué, je l’ai contacté à mon tour pour en savoir plus au sujet de cette peinture. Des photos détaillées m’ont permis de découvrir que si l’écriture au dos est de la main de mon grand-père, l’objet lui-même devait, lui, être un souvenir de mon arrière-grand-père Désiré Druenne datant de l’époque de ses études à l’Institut Warocqué de Mons. J’en ai donc conclu qu’il s’agissait probablement d’une peinture de sa main. Sans pouvoir en découvrir plus, j’ai archivé les mails échangés et les photos reçues dans mes archives personnelles.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, tout-à-l’heure, en triant mes tas de fichiers généalogiques, j’ai retrouvé un brouillon de lettre de mon arrière-grand-père dans lequel il mentionne l’oeuvre ! Cette lettre, écrite à l’institut Warocqué le 30 novembre 1949 à l’occasion des cinquante ans de celui-ci, décrit cette peinture comme une « affiche publicitaire pour le « lancement » du Mercure Déchaîné déposée dans certains cafés et fritures de la ville. [Cette affiche] a été créée vers 26-27 par un Ancien, Marc Vanderborght. [L’affiche] nécessite quelques explications. […] Noire sur fond blanc, [elle] a été inspirée à notre camarade Vanderborght lors d’un de ses voyages en Amérique. Elle symbolise notre Mercure* sur le pont de Brooklyn à la conquête de New York et même de l’Amérique toute entière. Ces affiches sont pour moi des souvenirs non seulement de mon passage à l’Institut, mais aussi de mon camarade Vanderborght, je les confie à votre garde ».

Ainsi, une fois cédée à l’Institut, l’aquarelle aurait circulé de main en main jusqu’au jour où ce monsieur l’acheta dans une brocante à Bruxelles, il y a une vingtaine d’années de cela.

Une jolie découverte, à ajouter à l’histoire familiale !

*Mercure, le messager des dieux grecs, équipé d’un casque et de chaussures ailés, est le symbole de l’Institut Warocqué de Mons (actuellement uMons).

Z… Z’est fini !

Za y est. Z’est fini. Ce Challenge AZ est terminé ! Malgré mes examens, il a été une formidable expérience, qui fait réfléchir et qui, surtout, donne plein d’idées pour la suite, que celles-ci surgissent à la lecture des articles des autres participants au Challenge ou tout simplement lors de la rédaction de nos propres articles. J’en ai mentionné quelques-unes hier.

J’ai bien l’intention, plus encore qu’avant ce challenge, de perpétuer la rédaction de ce blog et de continuer mes recherches. Bientôt, je partirai poursuivre mes études à l’étranger, de sorte que je suis incapable de prédire le temps qui me sera disponible pour la rédaction de ce blog l’an prochain.

Retrouvez ici un petit récapitulatif des articles publiés sur ce blog au cours de ce Challenge !

Y… Y a plus qu’à !

Le terme de ce ChallengeAZ arrive doucement. Au cours de tout ce mois de juin, tous les jours à l’exception des dimanches, parfois un peu en retard, j’ai publié, comme beaucoup d’autres « généablogueurs », un article par jour, commençant par une lettre à chaque fois différente de l’alphabet. Parfois, mes articles étaient clairement moins approfondis que d’autres : je m’en excuse, j’étais en pleine session d’examens pendant la plus grande partie du mois ! Voici donc le vingt-cinquième et avant-dernier article : Y a plus qu’à.

Oui, il n’y a plus qu’à. J’ai des tas de projets pour ma généalogie : entre bien d’autres idées, on y trouve…

  • Continuer de numériser et de classer les tas d’archives familiales, y compris les Super8 familiaux ;
  • Rédiger un grand rapport reprenant, au moins pour chacun des 255 ancêtres des 8 générations complètes de mes ancêtres, des tas de photos, de biographies, d’informations, d’arbres généalogiques, etc. ;
  • Continuer à interroger les personnes âgées de ma famille afin d’en connaître plus sur l’époque de leur enfance ;
  • Mieux visualiser les branches familiales que j’étudie au moyen de cartes et de lignes du temps ;
  • Améliorer ma manière de me poser des questions ;
  • Continuer à nourrir ce site, notamment en y ajoutant une page par branche de mes grands-parents, à la manière de la page Reul ;
  • Etc.

Bref, il y a encore du boulot !

X… L’éternel(le) inconnu(e)

Nous devons tous le savoir : malgré toutes les recherches que nous pouvons faire en une vie de généalogiste, il y aura toujours des cousins dont nous n’entendrons jamais parler, toujours des ancêtres qui ne seront jamais découverts, et qui resteront à jamais dans l’oubli…

C’est l’histoire d’une femme appelée Marguerite Polvin. Elle était la fille de Jean François Polvin et Marie Marguerite Leleu. Marguerite est née le 4 juillet 1674, elle a épousé Jean Baptiste Meunier le 22 août 1695. De lui, elle a eu 7 enfants, dont 5 ont vécu au-delà de leur cinquième année. Toute sa vie, Marguerite a été une femme attentive, active et présente pour les siens… Pourtant, par un concours de circonstances – manque de suivi de la part du curé qui rédigeait les actes, mauvais stockage de ces derniers, incendie des archives, etc. -, Marguerite tombera à tout jamais dans l’oubli. Jamais plus, elle ne fera l’objet de recherches quelconques, et jamais plus personne ne pensera à elle, car il ne reste rien de Marguerite.

Cela peut paraître évident, mais il faut y penser ! Le cas de Marguerite, inventé bien sûr, est loin d’être unique. À nous, généalogistes, de faire de la place à tous ces invisibles qui peuplent nos arbres !

W… Waouh !

« WAOUH ! », disent mes cousins lorsque je leur raconte brièvement le contenu de mes recherches. « C’est incroyable tout ce que tu as découvert ! ». Oui, c’est super, mais en soi… Tout existait déjà, je n’ai fait que croiser des informations ! Au départ de quelques informations laissées par des membres de ma famille plus ou moins éloignée au sujet de certaines branches de la généalogie familiale, je m’efforce de reconstituer au maximum l’histoire de notre famille. Comme je l’expliquais il y a quelques jours dans cet article, je cherche à respecter au maximum l’individualité de mes ancêtres en les considérant individuellement pour en écrire l’histoire, d’après tout ce que je peux trouver à leur sujet. Ce n’est pas facile, cela prend beaucoup de temps, mais tout va bien : j’ai toute la vie devant moi !

Ce qui est surtout « waouh », en fin de compte, c’est le fait de se rendre compte de l’immense amas d’information que serait une histoire complète de la famille, en passant par chacun des ancêtres que je partage avec mes frères, sœurs, parents et cousins. Imaginez donc un grand livre reprenant un récit de la vie de chacun, avec une photo lorsque c’est possible… Ne serait-ce pas un merveilleux héritage ? Moi, j’en rêve. Et j’y travaille chaque jour !

V… Un truc de Vieux ?

La généalogie, un truc de vieux ? Peut-être. Ou peut-être pas.

Certes, la généalogie consiste avant tout à remuer le passé, quelle qu’en soit la motivation. Et le passé, c’est – traditionnellement, du moins – un truc de vieux. Il fut une époque, il n’y a pas si longtemps, où seuls les retraités pouvaient se permettre de faire des recherches sans fin en se déplaçant d’une ville à l’autre pour aller consulter des archives, en multipliant les feuilles volantes et des photos d’inconnus qui, paraît-il, seraient de lointains ancêtres et/ou cousins. Mais ça, c’est la généalogie 1.0.

Avec internet a commencé le temps de la généalogie 2.0. Aujourd’hui, la généalogie a pris un nouveau tournant. Il suffit de quelques clics pour trouver un acte depuis chez soi, pour construire un arbre unique plutôt que des tas d’arbres sur feuilles volantes ou encore pour partager ses recherches avec des inconnus et découvrir les résultats de leurs propres recherches. Tout ça, malheureusement, n’est pas (encore ?) à la portée de tout le monde ; ce n’est pas une chose évidente que de manipuler internet pour y trouver les tas d’informations qui s’y trouvent.

De plus en plus, l’âge moyen des généalogistes diminue. Se construisent différents « groupes », différentes « catégories » : ceux qui préfèrent « la méthode ancienne », et ceux qui sont passés à l’ère numérique. On pourrait ajouter, à la rigueur, une troisième classe : ceux qui ont passé le cap de la rédaction d’un blog de généalogie ! Je pense sincèrement que chaque manière de fonctionner a de sérieux atouts… Quelle sera la prochaine étape ?

U… Uniques par milliers

Uniques. Nous sommes tous uniques. Nos ancêtres aussi… Et pourtant, nous les traitons en masse : « telle génération », « telle branche », etc., comme si, finalement, nous manipulions d’innombrables caisses de bouquins sans valeur. Après tout, chaque ancêtre est unique !

Non : je refuse de me satisfaire d’un nom et de deux ou trois dates pour résumer une vie. C’est pourquoi, non seulement pour l’intérêt mais aussi par respect pour ces milliers d’ancêtres et de cousins, je refuse de collectionner des noms et des dates indéfiniment, sans chercher à en savoir plus. C’est la raison pour laquelle il est selon moi très important de se poser de bonnes questions, comme j’en parlais il y a quelques jours. Qui était tel ou tel ancêtre ? Pour quelles raisons a-t-il appelé son fils Pierre, sa fille Marguerite ? Quelles périodes difficiles a-t-il pu traverser, quelle biographie pourrait-on lui attribuer ?

Notre rôle, à nous généalogistes, n’est pas seulement de retrouver le nom des « vieux ». Ce ne sont pas des timbres, des bagues de cigares ou encore des pièces de monnaies étrangères ! Notre rôle est de faire revivre chacun de ces ancêtres, individuellement. De simples faits peuvent en dire tellement sur une vie ! Et si vous connaissez les noms de plusieurs milliers de vos ancêtres, tant mieux : vous avez toute une vie pour écrire la leur.

T… Tombes

Aaah mais voici un sujet réjouissant ! Bon, d’accord, j’aurais pu trouver mieux. Il me fallait ce mot en T.

Même si je suis à la recherche de toute ressource capable de m’aider dans mes recherches généalogiques, je dois bien avouer que je ne me sers pas beaucoup des tombes, et de leurs relevés et photos disponibles. Pourtant, lorsque l’on fait des recherches sur des parents relativement « récents », les tombes peuvent permettre de trouver de nouvelles informations. Trouver la tombe de quelqu’un via internet peut permettre de trouver son acte de décès, grâce à la date ou l’année souvent indiquée sur la tombe, de retrouver plus facilement ses descendants si ceux-ci n’ont pas quitté la commune, ou encore de remonter la généalogie de cette personne pour voir si elle n’est pas liée avec nous. Pour ma part, ayant récemment eu la chance de recevoir un mois d’abonnement gratuit à des données généalogiques, j’ai ainsi retrouvé des informations sur une dizaine de parents éloignés, issus d’une branche que je n’avais pas encore étudiée. J’ai ainsi, sans partir de chez moi, accès à une photo de leur tombe, leurs années de naissance et de décès et même, dans certains cas, d’une petite photo attachée à la sépulture.

Leçon de ce bref billet : ne négliger aucune source !